Les chiffres réels de l'obésité en France probablement sous-estimés, selon une étude

Publié le 29 juin 2021 à 14h18, mis à jour le 29 juin 2021 à 14h44
En France, 17% de la population adulte est obèse, soit plus de 8 millions de personnes.
En France, 17% de la population adulte est obèse, soit plus de 8 millions de personnes. - Source : PHILIPPE HUGUEN / AFP

SANTÉ PUBLIQUE - Les chiffres de l'obésité en France pourraient être sous-estimés, indique une étude de Santé publique France publiée mardi, qui montre que les participants aux enquêtes ont tendance à mal évaluer leur corpulence.

La France compterait en fait largement plus de personnes obèses que n'en recensent les autorités de santé. Selon une étude de Santé publique France publiée ce mardi, les participants aux enquêtes de santé publique ont tendance à mal évaluer leur corpulence, ce qui fausse les chiffres.

Les auteurs ont mis en évidence des "écarts entre corpulence déclarée et corpulence mesurée dans les études de surveillance en population", indique l'article, paru dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'agence sanitaire. Et ce biais méthodologique dans les enquêtes publiques conduit à "une sous-estimation conséquente de la prévalence de l'obésité au sein de la population adulte française", ajoutent-ils. Depuis 2006, le pays compte officiellement 17% d'adultes en situation d'obésité.

Une sous-estimation de l'ordre d'environ 0,41 point chez les hommes et de 0,79 chez les femmes

D'après les résultats de l'étude, "les hommes et les femmes sous-déclaraient leur poids et sur-déclaraient leur taille, ce qui conduisait à une sous-estimation de l'IMC", obtenu en divisant le poids (kg) par le carré de la taille (m2). Les hommes surestiment leur taille de 0,37 cm, les femmes de 0,70 cm, tandis que les femmes sous-estiment leur poids de 1,4 kg et les hommes de 0,75 kg, en moyenne. Ainsi, il existe une sous-estimation de l'ordre de 5 points entre la part d'obésité mesurée et celle déclarée : 16,9% au lieu de 11,6% chez les hommes, et 17,2% au lieu de 12,6% chez les femmes.

Alors que selon les auteurs de l'étude, les IMC sont, par ce biais, sous-évalués d'environ 0,41 point chez les hommes et de 0,79 chez les femmes, beaucoup de participants aux enquêtes ont basculé de la catégorie "obsésité" à "surpoids", voire "corpulence normale". Inférieur à 18,5 points, l'IMC indique une insuffisance pondérale, entre 18,5 et 25, une corpulence normale, entre 25 et 30, un surpoids et, au-dessus de 30, une obésité. 

Quand la situation matrimoniale joue sur l'auto-évaluation de sa corpulence

Autre élément nouveau apporté par l'étude, la tendance à la sous-estimation est également "significativement associée à la situation matrimoniale et à l'IMC mesuré des individus" : les personnes en surpoids ou obèses tendent à sous-estimer plus leur IMC que les autres et les personnes célibataires déclarent dans l'ensemble des données plus proches de la réalité que celles en couple.

Les résultats que présente l'article ont été fondés sur les données d'Esteban, l'étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition menée par Santé publique France, qui regroupe des données déclarées et mesurées. Les chercheurs ont ainsi rassemblé les analyses effectuées sur un échantillon de 2429 adultes âgés de 18 à 74 ans et recrutés entre 2014 et 2016. 


La rédaction de TF1info

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