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Ces 20 chefs-d’œuvre de la peinture à voir absolument en région

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Si la capitale est particulièrement gâtée en la matière, les musées de province recèlent eux aussi des chefs-d’œuvre de l’histoire de la peinture qui méritent le voyage, pourquoi pas au fil d’un road trip ! Cette année, courez les admirer de Caen à Bordeaux en passant par Besançon.

Le Pérugin, Monet, Delacroix, Brueghel, Bronzino, Matisse… Paris n’est pas la seule ville de France qui peut s’enorgueillir d’exposer des fleurons de l’histoire de l’art ! Saviez-vous que de superbes Nymphéas flottaient au Havre ? Que l’un des tableaux d’histoire les plus célèbres de l’Hexagone se trouvait dans une ville auvergnate ? Qu’un chef-d’œuvre monumental de Chagall trônait dans le village provençal de Saint-Paul-de-Vence? Et que Rouen abritait un Caravage digne des plus grands musées italiens ?

De Lille à Montpellier en passant par Caen, Nantes, Beaune, Besançon, Bordeaux et Albi, les musées et fondations situés en dehors de la capitale recèlent des pièces maîtresses qui peuvent valoir le voyage et n’ont pas à rougir face à celles du Louvre, du musée d’Orsay ou du Centre Pompidou. Voici un petit tour de France (non exhaustif) des chefs-d’œuvre de la peinture, avec vingt tableaux cultes à savourer loin de l’agitation parisienne !

1. À Caen : Le Mariage de la Vierge du Pérugin

Délicatesse des coloris et des postures des personnages, finesse et symétrie des éléments architecturaux servant un savant effet de perspective… Envoyée à Caen après avoir été confisquée à la Cathédrale San Lorenzo de Pérouse par les troupes de Napoléon Ier en 1797, cette monumentale représentation sur bois du mariage de la Vierge, achevée en 1504, est l’une des œuvres majeures du Pérugin (1448–1523). Et un véritable concentré des principes de la Renaissance italienne dont Raphaël, alors élève dans l’atelier du peintre, a peint illico un superbe remake !

Petro Vannucci dit Le Pérugin, Le Mariage de la Vierge
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Petro Vannucci dit Le Pérugin, Le Mariage de la Vierge, 1504

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Huile sur bois • 236 × 186 cm • Coll. musée des Beaux-Arts de Caen

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Musée des Beaux-Arts de Caen

2. À Rennes : Le Nouveau-né de Georges de La Tour

Inspirée des effets de lumière du Caravage (1571–1610), cette scène de maternité, joyau du musée des Beaux-Arts de Rennes, est sans doute le chef-d’œuvre de clair-obscur le plus émouvant et techniquement impressionnant de toute l’histoire de l’art ! Avec un réalisme époustouflant, rare au XVIIe siècle, le peintre lorrain Georges de La Tour (1593–1652) en restitue l’intimité magique éclairée par une unique bougie. Reflétée dans la pupille de la servante qui la cache derrière sa main, la flamme fait luire le crâne du nourrisson tendrement veillé par sa mère…

Georges de La Tour, Le Nouveau-né
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Georges de La Tour, Le Nouveau-né, vers 1645

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Huile sur toile • 76,7 × 92,5 cm • Coll. musée des Beaux-Arts de Rennes • © MBA Rennes / Photo Jean Manuel Salingue

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Musée des Beaux-Arts de Rennes

3. À Nantes : Portrait de Madame de Senonnes de Dominique Ingres

Acquis en 1853 par le musée d’Arts de Nantes, ce tableau est l’un des plus somptueux portraits peints par Ingres. Inspiré par la Renaissance italienne, l’élève de David reproduit avec un réalisme virtuose la luxueuse robe empire en velours grenat de cette vicomtesse, les étoffes dorées du divan, la transparence de son décolleté en mousseline bordée de dentelles, ses bijoux ciselés sertis de pierreries et sa nuque reflétée dans le miroir. Avec sa pose alanguie, son visage ovale et ses yeux mystérieux, le modèle se rapproche de l’idéal de beauté ingresque incarné par La Grande Odalisque

Jean-Auguste-Dominique Ingres, Portrait de Madame de Senonnes
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Jean-Auguste-Dominique Ingres, Portrait de Madame de Senonnes, 1814

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Huile sur toile • 106 × 64 cm • Coll. musée d’Arts de Nantes • © Bridgeman Images

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Musée d'Arts de Nantes

4. À Lille : Les Jeunes de Francisco de Goya

Issue de la collection dispersée du roi Louis-Philippe, cette toile est l’œuvre de l’un des plus grands maîtres de la peinture espagnole, Francisco de Goya (1746– 1828). Exposée au Palais des Beaux-Arts de Lille, elle met en lumière une jeune aristocrate absorbée par la lecture d’un billet futile, totalement indifférente à son petit chien, à sa servante qui lui tient patiemment son ombrelle et aux pauvres lavandières qui s’affairent derrière elle sous un soleil de plomb ! Une satire savoureuse des travers de la haute société ibérique du début du XIXe siècle.

Francisco de Goya y Lucientes, Les Jeunes ou La Lettre
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Francisco de Goya y Lucientes, Les Jeunes ou La Lettre, vers 1814–1819

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Huile sur toile • 181 × 125 cm • Coll. Palais des Beaux-Arts de Lille • © Rmn-Grand Palais / Photo Philipp Bernard

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Palais des Beaux-Arts de Lille

5. À Bordeaux : La Grèce sur les ruines de Missolonghi d’Eugène Delacroix

Acclamée avec la même ferveur que Les Massacres de Scio (1824), cette allégorie conservée à Bordeaux possède toute l’intensité dramatique propre au style romantique d’Eugène Delacroix (1798–1863), qui révolutionne la peinture de son siècle avec ses tableaux expressifs et mouvementés osant représenter, dans toute leur crudité, des épisodes sanglants de l’actualité. Cette femme, c’est la Grèce qui déplore les conséquences d’un épisode clé de sa guerre d’indépendance : le siège de Missolonghi par les Ottomans en 1825–1826, dont le bilan – 8000 morts et un champ de ruines – a ému toute l’Europe.

Eugène Delacroix, La Grèce sur les ruines de Missolonghi
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Eugène Delacroix, La Grèce sur les ruines de Missolonghi, 1826

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Huile sur toile • 213 × 142 cm • Coll. musée des Beaux-Arts de Bordeaux • © Mairie de Bordeaux / Photo F. Deval

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Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

6. À Montpellier : Bonjour Monsieur Courbet de Gustave Courbet

Cette pépite du musée Fabre de Montpellier est l’une des œuvres plus populaires de Gustave Courbet (1819–1877), célèbre chef de file du courant réaliste apparu au milieu du XIXe siècle. L’artiste à barbe noire s’y représente lui-même en route vers Montpellier, affublé d’un sac à dos et d’un bâton de marche, en train de saluer son mécène Alfred Bruyas venu à sa rencontre. Trop banal, trop réaliste… et trop personnel ! Considéré comme orgueilleux, le tableau fit un énorme scandale lors de sa présentation à l’Exposition universelle de 1855, au milieu des grands sujets académiques !

Gustave Courbet, La Rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet
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Gustave Courbet, La Rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet, 1854

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Huile sur toile • 32 × 150,5 cm • Coll. musée Fabre, Montpellier • © Bridgeman Images / Photo Luisa Ricciarini

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Musée Fabre

7. Au Havre : L’Excursionniste d’Auguste Renoir

Issue de la collection léguée au MuMa par le notable havrais Charles-Auguste Marande, cette jolie randonneuse peinte en 1888 témoigne du don exceptionnel d’Auguste Renoir (1841–1919) pour les portraits lumineux. Si le visage lisse de la jeune fille trahit le glissement du peintre vers une manière plus réaliste, les irisations de rose, de bleu et de jaune, déposées par petites touches qui composent le paysage nacré de l’arrière-plan, appartiennent bien au mouvement impressionniste, dont l’artiste reste l’un des plus illustres représentants. Une délicieuse image de bonheur champêtre !

Pierre Auguste Renoir, L’Excursionniste
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Pierre Auguste Renoir, L’Excursionniste, vers 1888

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Huile sur toile • 61,5 × 50 cm • Coll. MuMa – Musée d’Art moderne André Malraux, Le Havre • Photo David Fogel

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Musée d’art moderne André Malraux

Ouvert du mardi au vendredi de 11 h à 18 h et du samedi au dimanche de 11 h à 19 h

8. À Albi : Au Salon de la rue des Moulins de Henri de Toulouse-Lautrec

Dans l’écrin chargé d’une maison close, des prostituées attendent sur de grands divans rouges, tandis que l’une d’elles relève sa jupe pour un examen médical. L’attention particulière portée à chaque visage, l’ennui et la solitude des femmes exprimés par le cadrage, le naturel des poses soulignées par de graphiques cernes noirs… Observateur mythique de la vie nocturne parisienne, Toulouse-Lautrec (1864–1901) dépeint sans jugement et sans fard une frange méprisée de la société. L’un de ses tableaux les plus célèbres, à admirer au sein du musée qui lui est consacré à Albi, sa ville natale.

Henri de Toulouse-Lautrec, Au salon de la rue des Moulins
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Henri de Toulouse-Lautrec, Au salon de la rue des Moulins, 1894

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Pastel • 111,5 × 132,5 cm • Coll. musée Toulouse-Lautrec, Albi • © Bridgeman Images

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Musée Toulouse-Lautrec

9. À Grenoble : Intérieur aux aubergines d’Henri Matisse

Trésor du musée de Grenoble, cette grande et flamboyante nature morte est sans doute la plus importante œuvre d’Henri Matisse (1869–1954) conservée en France. Un papier peint, un paravent, une nappe, un rideau… Composé de multiples surfaces colorées qui se superposent à l’infini, cet espace labyrinthique (où un miroir achève de brouiller les pistes) nie les règles de la perspective pour perdre le spectateur dans un dédale de motifs décoratifs, à la recherche des trois aubergines qui dansent sur la table ! Exécutée à Collioure en 1911, l’œuvre est un parfait résumé des innovations éclatantes du célèbre peintre français.

Henri Matisse, Intérieur aux aubergines
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Henri Matisse, Intérieur aux aubergines, 1911

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Détrempe à la colle sur toile • 212 × 246 cm • Coll. musée de Grenoble • © Succession H. Matisse, 2021 / Photo Ville de Grenoble / Musée de Grenoble / Photo J.L. Lacroix

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Musée de Grenoble

10. À Biot : Les Constructeurs de Fernand Léger

Des hommes travaillent sur un chantier de construction, pris dans un enchevêtrement graphique de poutrelles métalliques. Haute de trois mètres, cette peinture monumentale conservée à Biot – une joyeuse célébration des espoirs ouvriers de l’après-guerre – figure parmi les œuvres les plus emblématiques de Fernand Léger (1881–1955), peintre cubiste et « tubiste » célèbre pour ses formes robustes, ses jeux de lignes géométriques et ses couleurs primaires soulignées par d’intenses contours noirs. Un pilier de l’art moderne !

Fernand Léger, Les Constructeurs
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Fernand Léger, Les Constructeurs, 1950

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Huile sur toile • 300 × 228 cm • Coll. musée National Fernand-Léger, Biot • © Bridgeman Images / Photo Josse

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Musée national Fernand Léger

11. À Rouen : Le Christ à la colonne de Caravage

Un fond noir, de spectaculaires effets de clair-obscur mettant en valeur des détails anatomiques d’un réalisme saisissant… Pas de doute, ce superbe tableau (Le Christ à la colonne, 1606–1607) est l’œuvre du Caravage ! Le célèbre peintre baroque italien y représente un bourreau en train d’attacher le Christ à une colonne, tandis que son complice, le bras levé, s’apprête à le frapper avec un fouet. Saisis en plein mouvement, leurs muscles tendus soulignés par un éclairage théâtral, ses personnages restituent magistralement l’ultime moment de tension qui précède l’acte de violence.

Le Caravage, La Flagellation du Christ à la colonne
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Le Caravage, La Flagellation du Christ à la colonne, vers 1607

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huile sur toile • 134,5 × 175,5 cm • Coll. musée des Beaux-Arts, Rouen • © Bridgeman Images

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Musée des Beaux-Arts de Rouen

12. À Saint-Paul-de-Vence : La Vie de Marc Chagall

Avec ses quatre mètres sur trois, La Vie (1964) est l’une des toiles les plus impressionnantes et lumineuses de Marc Chagall. Au sommet de son art, le peintre âgé de 77 ans y évoque divers épisodes de sa vie à travers des figures multicolores dansant joyeusement sur fond blanc. Animaux, musiciens et acrobates y rencontrent des références à son enfance juive en Russie, à sa femme Bella, ou encore à Paris, sa ville de cœur. Amis de l’artiste qui vivait à deux pas, les collectionneurs Marguerite et Aimé Maeght lui ont commandé cette œuvre spécialement pour la salle où elle se trouve, dans leur superbe fondation de Saint-Paul-de-Vence.

Marc Chagall, La Vie
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Marc Chagall, La Vie, 1964

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huile sur toile • 296 × 406 cm • Coll. Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence • © Adagp, Paris 2023

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Fondation Maeght

13. À Beaune : Le Jugement dernier de Rogier van der Weyden

Peint vers 1449 par le primitif flamand Rogier van der Weyden, contemporain de Jan van Eyck, ce magistral retable à fond d’or déploie pas moins de quinze panneaux couverts de détails minutieux. Cette étonnante représentation du Jugement dernier, avec son cortège de saints et d’apôtres, de justes (accueillis par des anges au Paradis) et de pécheurs (précipités vers les flammes de l’Enfer) fut commandé pour les Hospices de Beaune (ancien hôtel-Dieu réputé pour ses magnifiques toitures multicolores) par leur fondateur Nicolas Rolin, chancelier du duc de Bourgogne Philippe le Bon. À observer à la loupe.

Rogier van der Weyden, Le Jugement dernier
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Rogier van der Weyden, Le Jugement dernier, 1443–1452

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Peinture à l’huile sur bois • 220 × 548 cm • Coll. Hospices de Beaune • © Bridgeman Images

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Hospices de Beaune

14. Au Havre : Les Nymphéas de Claude Monet

Peints en 1904 dans un vibrant camaïeu de verts, ces nénuphars flottent comme dans un rêve sur leur miroir d’eau sombre. En excluant ainsi le ciel du cadre qu’il resserre sur des portions de végétation, d’eau et de reflets observés en gros plan, le père de l’impressionnisme signe des peintures méditatives qui annoncent l’art abstrait. Issu d’une grande série réalisée dans sa maison de Giverny, ce « paysage d’eau » est la star du musée d’art moderne (MuMA) de la ville du Havre, et l’une des très rares peintures de nymphéas de Monet visibles en France en dehors de Paris.

Claude Monet, Les Nymphéas
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Claude Monet, Les Nymphéas, 1904

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huile sur toile • 89 × 92 cm • Coll. MuMa Le Havre • © Bridgeman Images

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MuMa - Le Havre

15. À Bordeaux : Rolla de Henri Gervex

Pour ce magnifique tableau de 1878, Henri Gervex (1852–1929) s’est inspiré d’un poème d’Alfred de Musset. Entraîné dans la ruine et la débauche par la prostituée dont il est épris, un jeune bourgeois parisien pense en finir en se jetant par la fenêtre, mais hésite en contemplant le corps nu de la jeune femme, étendue lascivement sur un lit en désordre, qui irradie la toile d’un lumineux camaïeu de blancs, paradoxalement pur… Si les nus féminins de déesses et de nymphes sont légion dans la peinture académique, le fait qu’il s’agisse ici d’une prostituée dans le cadre réaliste du Paris de l’époque scandalise le jury conservateur du Salon de 1878, qui le retire de l’exposition. C’est Edgar Degas qui aurait soufflé au peintre l’idée de la nature morte coquine située au premier plan : un haut-de-forme, une canne, un jupon et un corset jetés à la hâte !

Henri Gervex, Rolla
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Henri Gervex, Rolla, 1878

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huile sur toile • 176 × 221 cm • Coll. musée des Beaux-Arts, Bordeaux • © Bridgeman Images

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Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

16. À Besançon : La Déploration sur le Christ mort d’Agnolo Bronzino

Son bleu précieux, la grâce de ses personnages, ses jeux de regards et le raffinement de ses détails, d’une boucle de cheveux d’or à un voile transparent tenu du bout des doigts, laissent bouche bée ! Bijou de la Renaissance italienne, La Déploration du maniériste Agnolo Bronzino (1545) fut offerte par le duc de Florence au secrétaire particulier de Charles Quint, natif de Besançon. Après avoir trôné dans la chapelle des Carmes de Besançon jusqu’à la Révolution française, cette huile sur bois de près de 2,70 mètres de haut est désormais l’un des trésors du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de la ville.

Bronzino, La Déploration sur le Christ mort
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Bronzino, La Déploration sur le Christ mort, Entre 1540 et 1545

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huile sur panneau • 268 × 173 cm • Coll. musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon

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Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon

17. À Dijon : La Japonaise au bain de James Tissot

Cette jolie jeune femme couronnée de fleurs, dont le corps nu aux formes généreuses émerge de l’écrin de son kimono fleuri entrouvert à doublure vermillon, nous lance un regard mi-songeur, mi-aguicheur. Remarquable par sa minutie académique teintée de préraphaélisme, cette Japonaise au bain (1864), plus européenne que nipponne, témoigne du talent du peintre français James Tissot (1836–1902), fils de modiste particulièrement doué pour magnifier les étoffes, et de l’Orient rêvé des japonistes – ces artistes du XIXe siècle séduits par les œuvres et objets venus du pays du Soleil-Levant à partir de 1853.

James Tissot, La Japonaise au bain
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James Tissot, La Japonaise au bain, 1864

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huile sur toile • 208 × 124 cm • Coll. musée des Beaux-Arts, Dijon

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Musée des Beaux-Arts de Dijon

18. À Bordeaux : La Danse de noces de Jan Brueghel

Pour cette croustillante représentation d’une fête de mariage, Jan Brueghel l’Ancien, dit « de Velours » (1568–1625), s’est inspiré d’une œuvre de son père Pieter, qui dénombrait plus de 120 personnages. Savamment construite, cette minutieuse peinture sur cuivre laisse éclater ses talents de miniaturiste et de coloriste, ainsi que son regard espiègle porté sur l’esprit « bon vivant » du peuple flamand. Ce moment de liesse villageoise arrosé à la bière recèle de nombreux détails cocasses, comme des convives urinant contre un mur, ou une paysanne fixant d’un air impressionné le membre en érection d’un danseur bien en chair !

Jan Brueghel dit l’Ancien ou de Velours, La Danse de noces
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Jan Brueghel dit l’Ancien ou de Velours, La Danse de noces, av. 1600

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huile sur cuivre • 40 × 50 cm • Coll. musée des Beaux-Arts, Bordeaux • © Bridgeman Images

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Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

19. Au Puy-en-Velay : Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César, de Lionel Royer

Voilà un tableau très célèbre, maintes fois reproduit dans les manuels d’histoire ! Mais peu savent que c’est dans la petite ville auvergnate du Puy-en-Velay que trône cette immense peinture d’histoire d’environ trois mètres sur cinq, réalisée en 1899. À travers la figure du guerrier gaulois Vercingétorix, qui adopte l’allure fière d’un vainqueur tout en jetant ses armes aux pieds de César, qui l’a battu à Alésia, le peintre sarthois Lionel Royer panse la blessure nationaliste de la défaite de la France contre la Prusse en 1870, guerre à laquelle il a participé en tant que soldat. Colorée, finement détaillée mais très éloignée de la réalité historique, cette œuvre pompière inspirera Goscinny et Uderzo, pour leur album Astérix le Gaulois (premier de la série) en 1959 : un tableau très cocorico !

Lionel Royer, Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César
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Lionel Royer, Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César, 1899

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huile sur toile • 321 × 482 cm • Coll. musée Crozatier, Le Puy-en-Velay • © Bridgeman Images

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Musée Crozatier

20. Au Palais des beaux-arts de Lille, L’Ascension des élus et la Chute des damnés de Dieric Bouts

Ces deux pans latéraux (1450–1468) d’un triptyque du Jugement dernier, dont la partie centrale a disparu, constituent le fleuron le plus fascinant des collections du Palais des beaux-arts de Lille. D’un côté, L’Ascension des élus détaille avec une précieuse minutie un ange vu de dos, guidant les âmes pieuses dans un Paradis verdoyant. De l’autre, La Chute des damnés, représente les pécheurs dans les flammes de l’Enfer, torturés et croqués par des monstres hideux. Délirants, ces derniers préfigurent, avec plusieurs décennies d’avance, ceux du célèbre primitif flamand Jérôme Bosch, grand précurseur du surréalisme… Et même, pour l’un d’eux, les extraterrestres des comics du XXe siècle !

Dieric Bouts, À gauche, L’Ascension des élus, dit aussi Le Paradis. À droite, La Chute des damnés
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Dieric Bouts, À gauche, L’Ascension des élus, dit aussi Le Paradis. À droite, La Chute des damnés, vers 1450 ou 1468

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huiles sur bois • 115 × 69,5 cm • Coll. Palais des Beaux-Arts, Lille • © Bridgeman Images

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Palais des Beaux-Arts de Lille

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