Ce qui en ressort. Les auteurs ont utilisé un outil de l’Institut des systèmes complexes de Paris destiné à cartographier les réseaux sur Twitter en fonction des affinités politiques: le Politoscope. Le réseau au cœur de la diffusion de «Hold-up» (via des hashtags comme #HoldUpStopLaPeur ou #HoldUp_LeDoc) se caractérise par ses accointances avec deux mouvements politiques: Les Patriotes, un réseau social militant issu de la frange souverainiste du Rassemblement national, et l’Union populaire républicaine (UPR), un petit parti de droite en faveur du Frexit. Sur 476 comptes actifs en tant que primo-relais pour Hold-Up, 360 étaient en lien avec l’une ou l’autre de ces communautés politiques. La communauté de La France Insoumise (gauche radicale), parfois taxée de complotiste, ne compte que 29 primo-relais, loin derrière celle des Républicains (parti de droite, 59).
Le docu complotiste «Hold-up» relayé par la droite souverainiste
Le succès du documentaire complotiste «Hold-up» a été analysé par le Conseil national du numérique français, qui vient de publier un rapport sur les fausses informations en ligne. Les auteurs ont passé au crible les messages de diffusion sur la twittosphère francophone, depuis sa sortie en novembre 2020 jusqu’en avril 2021. «Le bilan est clair», analyse le magazine Sciences & Avenir: «l’immense majorité des tweets» de relais initial provient de communautés proches de la droite et l’extrême-droite souverainistes. Le documentaire présentait Covid-19 comme une manipulation mondiale et donnait voix à des personnalités très controversées pour leurs prises de position sur la pandémie, de Didier Raoult à Luc Montagnier en passant par Alexandra Henrion-Claude et Jean-Dominique Michel.