La quasi totalité des organisations syndicales et patronales se disent contre une réforme avant la présidentielle. 1:40
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, édité par Antoine Terrel
Mardi, Emmanuel Macron reçoit à l'Elysée les huit chefs de file des grandes centrales syndicales et patronales pour aborder de nombreux sujets, dont celui de la réforme des retraites. Et les partenaires sociaux sont quasiment unanimes pour dire leur refus d'une réforme avant la présidentielle. 

Vaccination, relance économique... Ils devraient faire un tour d'horizon des sujets d'actualité, mais les discussions les plus animées pourraient concerner la réforme des retraites. Mardi, Emmanuel Macron reçoit les leaders syndicaux et patronaux à l'Elysée. Les huit chefs de file des grandes centrales syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et patronales (Medef, CPME, U2P) seront donc présent en compagnie du Premier ministre Jean Castex ainsi que des ministres Bruno Le Maire (Economie) et Elisabeth Borne (Travail). Et alors que le président de la République devrait dire dans quelques jours s'il souhaite engager cette réforme dès l'automne, les partenaires sociaux sont eux unanimes pour dire que personne n'en veut avant la présidentielle. 

En effet, aussi bien du côté de la CFDT, de Force ouvrière, de la CGT que du Medef, on considère qu'il ne faut pas lancer cette réforme avant l'élection. "Nous avons l'espoir que le président de la République a entendu le message", confie-t-on du côté de la CFDT.  "C'est un sujet complexe, il faut prendre le temps" ajoute-t-on. 

La CPME seule en faveur d'une réforme rapide

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) fait cavalier seul, en plaisant pour une réforme rapide. "Ce que nous pensons, c'est que de toute façon, on le sait très bien, plus on attend, plus la réforme peut être douloureuse, et le calendrier de la mesure d'âge, de plus en plus contraint et dur pour les gens qui vont être concernés", explique à Europe son président, François Asselin. Aussi, ajoute-t-il, "plus tôt on la fera, moins ça sera douloureux".

"Beaucoup de Français sont d'accords pour se dire que nous devons avoir une certaine équité par rapport aux retraites, qu'on soit salarié du secteur marchand ou fonctionnaire", dit encore François Asselin, "donc nous pensons qu'il y a quand même certaines marges de manoeuvre pour essayer d'expliquer aux Français que cette réforme est importante". "Et si on la reporte, elle sera encore plus compliquée que si on ne la reporte pas." 

Le recul de l'âge de départ au coeur de la contestation

Quoi qu'il en soit, du côté de l'Elysée, on semble bien miser sur un premier volet de cette réforme avant le scrutin. Et du côté des syndicats, le principal point d'achoppement est le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Aujourd'hui, l'âge légal est de 62 ans en France, soit le plus bas de l'OCDE. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, invité d'Europe 1 il y a quelques semaines, s'est ainsi dit en faveur du report de l'âge légal de départ. Une réforme qui est d'ailleurs pour lui une priorité. Mais les syndicats FO, CGT ou encore CFDT y sont farouchement opposés.

Autre possibilité étudiée par l'exécutif : accélérer le calendrier de la réforme Touraine, votée en 2014, et qui prévoit de passer la durée de cotisation pour une retraite à taux plein de 41 annuités et trois trimestres aujourd'hui à 43 annuités en 2032. Un scénario qui séduit certains partenaires sociaux comme la CFDT. A condition, dit-on, de faire les choses progressivement.