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Est de la RDC: une ONG inquiète du nombre de grossesses chez les mineures

Une ONG locale a identifié dans quatre localités du territoire du Lubero au Nord-Kivu, dont le chef-lieu, 169 cas de grossesses chez des mineures âgées de 13 à 17 ans.

Village en territoire Lubero dans le Nord-Kivu (photo d'illustration).
Village en territoire Lubero dans le Nord-Kivu (photo d'illustration). DeAgostini/Getty Images
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Avec notre correspondante à Kinshasa, Sonia Rolley

Dans l'est de la République démocratique du Congo, cette étude est des plus inquiétantes. Si l'on fait la somme de toute cette population, la proportion est d’une mineure enceinte pour 1000 habitants. Une situation d'autant plus inquiétante qu'aux yeux de la loi congolaise, avoir des relations sexuelles avec une fille âgée de moins de 18 ans est considéré comme un viol. Mais les poursuites sont rares.

« Ce qui favorise tous ces cas, c’est d’abord l’impunité, parce qu’il y a beaucoup de localités comme à Akassou où il n’y a pas d’expérience de procès pour relations sexuelles avec mineures. Et leurs bourreaux sont connus, mais ils ne sont inquiétés. Cette impunité fait que beaucoup de gens ne comprennent pas vraiment que c’est un problème d’avoir des relations sexuelles avec des mineures», explique Robert Kakule, le coordinateur de Speed RDC, l’ONG qui a mené l’étude.

« Mais qui va s’occuper des frais de maternité ? »

Cette situation recouvre bien des réalités, rajoute-t-il :«Il y a des parents qui ne dénoncent pas, parce qu’ils se disent, quand je vais dire à la police que ma fille de 14, 16, 17 ans a été engrossée par un tel, on peut arrêter le présumé auteur, mais qui va s’occuper des frais de maternité ? Qui va alors acheter des habits pour le bébé ? »

Selon lui, le confinement est aussi une cause du phénomène. « Il y a beaucoup de jeunes qui étaient à l’école et qui, du coup, sont restés à la maison. Il y a malheureusement beaucoup de grossesses comme ça, et beaucoup de jeunes filles n’ont plus repris le chemin de l’école, parce qu’il n’y a pas vraiment de débats sur la sexualité, il n’y a pas cette sensibilisation », conclut-il.

Il est urgent qu’on intensifie la sensibilisation, mais aussi et surtout la prise en charge des victimes.

Robert Kakule, le coordinateur de l'ONG Speed RDC

Sonia Rolley

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