Tel Batman, Charles Dickens avait sa batcave, son refuge où, seul au cœur de la nuit, il pouvait s'adonner à sa passion : non pas combattre le crime, mais poursuivre son œuvre littéraire. Pour s'assurer une tranquillité maximale, il avait pris l'habitude de dissimuler les portes vers ses pièces favorites dans des bibliothèques, garnies de faux livres aux titres savoureux...
Le 06/07/2021 à 10:47 par Antoine Oury
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Publié le :
06/07/2021 à 10:47
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Les portes dérobées dissimulées par des bibliothèques remplies de livres ne sont pas réservées aux seuls films d'aventure. Le facétieux Charles Dickens en posséda même deux au cours de sa vie. La première se trouvait à son domicile de Tavistock Place, à Londres, construite en 1851.
Dickens avait alors chargé un certain Thomes Robert Eeles, imprimeur de son état, de lui fabriquer de faux livres pour garnir les étagères. En 2012, une exposition organisée à la Bibliothèque publique de New York, consacrée à Dickens, avait reconstitué cette bibliothèque atypique, dont tous les titres sont sortis de l'imagination de l'écrivain.
Celui-ci s'était amusé à parodier des succès populaires de l'époque, ou à composer des titres en forme de jeux de mots. On retrouvait par exemple dans sa bibliothèque Jonah's Account of the Whale (Les impressions de Jonas sur la baleine), Heavyside's Conversations with Nobody, en 3 volumes (Conversations profondes avec personne) ou encore Hansard's Guide to Refreshing Sleep, un guide pour mieux dormir « en autant de volumes que nécessaires », en référence aux retranscriptions des débats parlementaires britanniques. On peut retrouver la liste quasi complète des faux livres à cette adresse.
Cette bibliothèque factice connut sans doute un certain succès, ou repoussa suffisamment les curieux pour que Dickens renouvellât l'initiative à Gad’s Hill Place, la maison de campagne qu'il s'offrit en 1856. Pour l'anecdote, Dickens aurait découvert la maison en 1821, à l'âge de 9 ans, avec son père. Ce dernier lui aurait soufflé que, s'il se débrouillait bien, Charles pourrait un jour vivre dans une telle maison...
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Pour se sentir parfaitement à l'aise dans son étude, la pièce qu'il considérait comme la plus importante, Dickens avait donc fait poser une autre porte-bibliothèque, avec toute une série de nouveaux titres.
On y découvre par exemple Cat's Lives, Les vies du chat, en neuf volumes, bien sûr, Mag’s Diversions, le titre qu'il avait d'abord envisagé pour David Copperfield, ou encore la saga The Wisdom of Our Ancestors (La sagesse de nos ancêtres), en sept volumes. Ces derniers s'intitulent : Ignorance, Superstition, L'interdiction, L'héritage, La garde-robe, La terre, et La maladie...
Seule la bibliothèque factice de Gad’s Hill Place, dans le Kent, est encore visible, selon les visites de la maison organisées.
via Charles Dickens Info, Independent, LitHub
Photographie : illustration, Matt Brown, CC BY 2.0
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Forbane
08/07/2021 à 10:24
Un être avisé !
Aurely Gregoire
25/07/2021 à 14:36
Je vais devoir faire la même chose pour ne pas être freiné dans mon élan pendant la phase écriture.