LGBTphobieÉmotion et colère en Espagne après le meurtre d'un jeune homosexuel

Par Benjamin Soyer le 06/07/2021
Espagne

Le passage à tabac de Samuel Luiz Muñiz, âgé de 24 ans, a bouleversé le pays. Ce lundi 5 juillet, des milliers de manifestants ont défilé dans les grandes villes espagnoles pour lui rendre hommage et dénoncer un “crime homophobe”.

Justice pour Samuel”, “tué car homosexuel”, ou encore “la façon dont ils t’appellent pendant qu’ils te tuent compte”. En Espagne, de nombreux rassemblements ont rendu hommage, ce lundi 5 juillet, à un jeune homme de 24 ans tué par une bande. Des milliers de manifestants ont demandé justice pour Samuel et appelé à lutter contre les LGBTphobies.

Roué de coups dans la nuit du 2 au 3 juillet à la Corogne au nord-ouest du pays, Samuel Luiz Muñiz est décédé à l’hôpital des suites d’un traumatisme crânien. Selon El Mundo, Samuel, un aide-infirmier de 24 ans, serait sorti de boîte de nuit vers trois heures du matin, accompagné d'une amie, quand il a fait la rencontre de ses agresseurs. En quelques minutes, entre cinq et treize personnes ont commencé à le frapper et à lui donner des coups de pied, sans qu’il puisse se défendre”, rapporte El Pais. Le jeune homme aurait alors parcouru quelque 150 mètres pour tenter de prendre la fuite, avant de s'effondrer.

La piste homophobe est privilégiée, bien qu'elle n'ait pas été arrêtée par les enquêteurs. Pendant son passage à tabac, des témoins ont entendu des insultes homophobes contre Samuel. "Tu vas mourir, putain de pédé", auraient lancé les agresseurs, d'après les premiers témoignages.

"On ne va pas rester à se plaindre"

Les proches de Samuel sont convaincus du caractère homophobe de ce meurtre. "On ne va pas rester à se plaindre alors que tout brûle. Assez de meurtres", a réagi Orgullo Crítico Madrid, qui a appelé à manifester ce lundi. "Tapette ne devrait pas être la dernière chose que tu entends avant de mourir, Samuel", a déploré Fundación Triángulo, une asso de défense des personnes LGBTQI+.

Les politiques, eux, restent pour l’heure prudents. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a ainsi déclaré sur Twitter être “convaincu que l’enquête de la police permettra bientôt de trouver les auteurs du meurtre de Samuel et de clarifier les faits”, parlant d’un “acte sauvage et impitoyable”.

Le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska a quant à lui indiqué qu'“aucune piste n’était écartée, ni celle de délit de haine ni aucune autre”, précisant que les autorités n'ont procédé à aucune arrestation pour l'heure. Ione Belarra, la ministre des Droits sociaux a de son côté condamné fermement ce "crime haineux" et déclaré : "nous voulons un pays sans violence, où chacun est libre d'être ce qu'il veut être".

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