Jeux Olympiques de Tokyo : en raison du Covid-19, les épreuves se tiendront à huis clos dans la capitale

Le gouvernement japonais a annoncé ce jeudi qu'il n'y aura "pas de spectateurs" sur les sites des Jeux Olympiques à Tokyo en raison de la recrudescence du coronavirus dans la capitale japonaise. Annonce faite par la ministre des JO Tamayo Marukawa, quelques heures après l'annonce du Premier ministre d'instaurer un nouvel état d'urgence sanitaire à Tokyo pendant toute la durée de l'événement.

"Nous sommes tombés d'accord sur le fait qu'il n'y aura pas de spectateurs dans les sites à Tokyo", a déclaré la ministre des Jeux. La plupart des sites olympiques sont situés dans la capitale japonaise, mais certaines épreuves se déroulent dans d'autres départements, lesquels prendront aussi des "mesures concrètes" en lien avec les organisateurs, a-t-elle ajouté. 

Cette décision, largement attendue et espérée par une grande partie de la population et des experts médicaux de l'archipel nippon, a été prise à la suite d'une réunion entre le gouvernement japonais, le comité d'organisation, le CIO et des représentants du mouvement olympique et paralympique. Il est "regrettable" que ces JO d'été, déjà repoussés d'un an en 2020 en raison de la pandémie, se déroulent dans un format réduit, a déclaré Seiko Hashimoto, présidente du comité d'organisation, tout en présentant ses excuses aux possesseurs de billets. 

Nouvel état d'urgence sanitaire

À deux semaines de l'ouverture des Jeux Olympiques, le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a annoncé ce jeudi un nouvel état d'urgence sanitaire à Tokyo pour faire face l'augmentation des cas de Covid-19. Il restera en place pendant toute la durée des JO, qui se tiennent du 23 juillet au 8 août. 

Le Premier ministre a précisé que l'état d'urgence resterait en vigueur jusqu'au 22 août. "Dans de nombreuses régions, le nombre de nouveaux cas a diminué, mais il continue d'augmenter depuis la fin du mois dernier dans la région du Grand Tokyo", a déclaré le Premier ministre japonais.

Yoshihide Suga a ajouté que le Japon devait "renforcer les mesures pour éviter que les infections ne se propagent dans tout le Japon, compte tenu de l'impact des nouveaux variants". Le variant Delta, plus contagieux, représenterait environ 30% des cas au Japon. 

Au Japon, les mesures d'état d'urgence sanitaire sont beaucoup moins strictes que les confinements imposés ailleurs dans le monde, limitant la vente d'alcool et obligeant les bars et restaurants à fermer plus tôt. 

Des Jeux à huis clos 

En mars dernier, le Japon avait déjà interdit la venue de spectateurs de l'étranger - une première dans l'histoire olympique - et le mois dernier, le gouvernement a fixé un plafond de 10.000 spectateurs locaux ou 50% de la capacité d'un site. 

Alors que l'archipel nippon a été relativement épargné jusqu'ici par la pandémie de Covid-19, avec environ 14.900 décès officiellement recensés depuis début 2020, son programme de vaccination a progressé très lentement. A peine plus de 15% de la population a été entièrement vacciné jusqu'à présent et des experts craignent que le variant Delta ne provoque une nouvelle vague susceptible de submerger les hôpitaux du Japon. 

Les Japonais majoritairement hostiles aux JO

Dans ces conditions, pas simple pour le comité d'organisation de Tokyo-2020 de créer un certain enthousiasme pour ces Jeux plombés par la pandémie. Le relais de la flamme olympique, qui a été interdit sur la voie publique dans la majeure partie du pays, se déroulera également à huis clos à partir de vendredi dans la capitale où des cérémonies très limitées sont prévues jusqu'aux Jeux. 

Plusieurs sondages montrent qu'en raison des risques sanitaires, de nombreux japonais restent hostiles à la tenue des Jeux, bien que l'opposition ait faibli ces dernières semaines. 

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