A Afrin sous occupation turque, 83 femmes ont été tuées et 200 autres enlevées par les mercenaires pro-turcs depuis le début de l’année 2020.
Les femmes sont les premières victimes des crimes de guerre perpétrés par l'occupant turc à Afrin

Dans la région d’Afrin sous occupation turque, 83 femmes ont été tuées et 1200 autres enlevées par les mercenaires djihadistes alliés de la Turquie, depuis le début de l’année 2020.

Depuis l’occupation d’Afrin par l’État turc en mars 2018, la population de cette région du nord de la Syrie est confrontée à des exactions quotidiennes. Voulant vider la région de ses habitants kurdes, l’État turc s’y livre à toutes sortes de crimes par l’intermédiaire de ses mercenaires djihadistes rassemblés au sein d’une formation dite Armée nationale syrienne (ANS). Les femmes sont les premières cibles de ces crimes de guerre.

Selon les données publiées par l’Organisation des droits humains d’Afrin, au moins 83 femmes ont été assassinées et 1200 autres enlevées au cours des 18 derniers mois.

Dans un entretien avec l’agence de presse kurde Hawar News (ANHA), Naile Mehmud, membre de l’organisation de défense des droits humains, a indiqué que des centaines de milliers de crimes avaient été documentés depuis l’occupation de la région par la Turquie.

Abordant les crimes observés dans la période récente, Naile Mehmud a relevé que 5 femmes avaient mis fin à leur vie pour ne pas tomber entre les mains des mercenaires. « Nous avons documenté le viol de 70 femmes, a-t-elle ajouté. 25 femmes ont été enlevées au cours des 6 derniers mois seulement. Parmi elles, figurent des enfants, dont Eliye Ednan Cuma, 13 ans, et Rûya Mehmud Xatir, 6 ans. Une femme nommée Emine Mistefa est âgée de 60 ans ». Elle a noté par ailleurs que 216 femmes avaient été blessées dans des attaques menées par les mercenaires.

Parmi les meurtres de femmes les plus récents, la défenseuse des droits humains a cité le cas d’une fillette de deux ans, ainsi que les cas de Zeyneb Şêx Dawûd, 21 ans, Zeyneb İbrahim, 14 ans, et Heyva Şerif Qasim, 21 ans. Attirant l’attention sur le nettoyage ethnique mis en œuvre dans la région par les forces d’occupation turques, elle a ajouté : « Avant l’invasion d’Afrin, la part de la population kurde à Afrin était de 90%. Ce pourcentage a aujourd’hui chuté à 23%. C’est un grand danger. La majorité de la population actuelle d’Afrin est constituée des familles de mercenaires amenées de différentes régions de Syrie. »

Suzan Mistefa, membre du comité de diplomatie de Kongra Star, organisation faîtière des mouvements de femmes du nord et de l’est de la Syrie, a souligné que l’État turc s’en prenait systématiquement aux femmes et aux enfants depuis trois ans : « Des crimes contre les femmes sont commis quotidiennement. De nombreuses fillettes sont contraintes au mariage. Certaines femmes sont enlevées pour être emmenées en Turquie. La situation des femmes en prison est épouvantable. »

« Selon certaines informations obtenues par téléphone, a-t-elle poursuivi, nous pouvons confirmer que de nombreuses femmes ont été enlevées parce qu’elles sont sorties de chez elles. Des rançons sont demandées aux familles des femmes enlevées. De nombreuses familles patriotiques ont dû payer la rançon en vendant tous les biens qu’elles possédaient. De nombreuses jeunes femmes ont préféré mettre fin à leurs jours plutôt que de continuer à subir les atrocités qui leur étaient infligées. Les tortures, les meurtres et les enlèvements augmentent de jour en jour. Les viols sont désormais perpétrés dans les maisons. Nous avons appris le cas d’une femme qui avait été violée par une dizaine d’hommes. Nous en avons la preuve. De nombreuses femmes que nous connaissons ont été déportées en Turquie après avoir été libérées de prison. »

Mme Mistefa a souligné par ailleurs que le sort 1200 femmes disparues depuis l’occupation d’Afrin était toujours inconnu.

Et de condamner le silence de la communauté internationale face aux crimes commis par l’occupant turc : « Ceux qui disent qu’aucun crime n’est commis à Afrin devraient voir tous les documents à notre disposition prouvant le contraire. Ceux qui participent à l’occupation d’Afrin sont partenaires de ces crimes. La structure démographique d’Afrin a profondément changé. Le peuple kurde est agressé tandis que la communauté internationale observe en silence. »

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