Reconnu coupable d'avoir brisé les côtes de leur bébé de 3 mois, un couple condamné à de la prison à Toulon

Un couple a été condamné à Toulon pour "violences habituelles" sur une fillette âgée de trois mois. Le nourrisson faisait l’objet d’un suivi après un déni de grossesse.

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E. M. Publié le 13/07/2021 à 07:00, mis à jour le 13/07/2021 à 07:00
Illustration. Photo Nice-Matin

En 2019, Elsa (son prénom a été modifié) n’était qu’un nourrisson quand un pédiatre de l’hôpital Sainte Musse à Toulon a livré son diagnostic : cinq côtes fracturées à la suite "d’un traumatisme direct, violent et intentionnel" probablement lié à "une chute ou à des coups".

La mère de l’enfant et son conjoint ont été condamnés le 30 juin pour "violences habituelles" à trois ans de prison, dont la moitié assortie d’un sursis probatoire.

Le tribunal correctionnel de Toulon a tenté de percer les mystères de ce jeune couple qui n’a cessé de clamer son innocence. "Il n’y a eu aucune chute, il n’y a jamais eu de coups non plus."

Déni de grossesse

Olivia (son prénom a été modifié), la mère de la petite victime, a été en proie à un déni de grossesse. Cette baby-sitter a pris conscience qu’elle attendait un enfant au moment de le mettre au monde en janvier 2019, affirme-t-elle.

La jeune femme, alors âgée de 21 ans, a accouché sous X avant de revenir sur sa décision deux semaines plus tard. "C’était tellement dur, j’avais l’impression de l’avoir abandonnée."

La mère et sa fille, domiciliées dans un studio de 20 m2, ont alors fait l’objet d’un suivi par le service départemental de la protection maternelle et infantile (PMI).

Des douleurs à chaque respiration

La jeune femme affirme que le père de la fillette n’aurait rien voulu savoir. "Il est parti en Australie…" Elle a en revanche renoué avec Axel (son prénom a été modifié), un ex-militaire.

Un premier hématome a été détecté au niveau d’une oreille par une infirmière de la PMI, le 18 mars 2019. La maman a alors expliqué que son bébé a pu se blesser en s’endormant sur sa tétine ou "un gravier", dans sa poussette au cours d’une balade au zoo.

La seconde alerte, le 17 avril 2019, conduira la petite Elsa aux urgences. Deux hématomes de part et d’autre du thorax, un autre sur la cuisse droite. Un scanner dévoile les cinq fractures susceptibles de provoquer, chez le bébé âgé de trois mois, une douleur thoracique "à chaque mouvement respiratoire".

"Maltraitance involontaire"

Axel reconnaît avoir serré l’enfant. "Je l’ai rattrapée pour ne pas qu’elle tombe…" - "Vous avez écrasé son thorax Monsieur, les os d’un bébé sont malléables, pour les briser il faut y aller."

En défense, Me Faten Ben Hassine a regretté que l’accusation repose sur un certificat médical à charge, et non sur l’avis d’un expert médico-légal. "Je m’interroge sur la valeur de ce document."

"Vous avez à juger soit une négligence, soit une maltraitance involontaire", a plaidé l’avocate.

La fillette indemnisée

En vain. Axel et Olivia, dont l’enfant a été placé dès avril 2019, ont été reconnus coupables. Le tribunal a délivré un "mandat de dépôt différé" (qui évite une interpellation à la barre).

Axel devra se constituer prisonnier à La Farlède le 20 juillet. Sa compagne, en larmes à l’énoncé du délibéré, sera attendue le lendemain aux Baumettes (Marseille).

Le couple a également été condamné à indemniser Elsa, par l’intermédiaire d’un juge des tutelles, à hauteur de 5.000 euros.

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Var-Matin

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