EELV met en garde Michèle Rivasi après son tweet liant passe sanitaire et apartheid
Pour avoir fait le lien entre extension du passe sanitaire et apartheid, l'eurodéputée EELV Michèle Rivasi a reçu un avertissement de son parti.
Son tweet n'est pas passé inaperçu. Dans la foulée de l'allocution d'Emmanuel Macron lundi soir, la députée européenne d'Europe Ecologie - Les Verts Michèle Rivasi a comparé l'extension du passe sanitaire à un "apartheid dans le pays des droits de l'homme". De quoi susciter les réactions de ses camarades écologistes, et en dehors. Face aux critiques, l'intéressée, connue de longue date pour ses positions anti-vaccins, a publié une définition du Larousse. Ce qui n'a pas calmé les choses pour autant.
Mardi après-midi, le parti réuni pour discuter des suites à donner à ce dérapage a prononcé, selon nos informations, un avertissement à l'encontre de Michèle Rivasi. Eurodéputée depuis 2009, elle figurait en deuxième position sur la liste menée par Yannick Jadot aux élections européennes de 2019. Michèle Rivasi avait également participé à la primaire écologiste d'EELV en 2016, en vue de l'élection présidentielle de 2017.
Dès la mi-journée, plusieurs cadres écologistes avaient vivement dénoncé les propos de leur élue et pris leurs distances. A l'image du premier d'entre eux, le secrétaire national d'EELV, Julien Bayou. "Cette comparaison est aussi idiote qu'indigne", a-t-il écrit. "Les mots ont un sens (...) La critique politique est utile quand elle est responsable, ces dérives verbales ne le sont pas. En tant qu'écologiste, on ne peut que les déplorer", a tweeté la numéro 2 du parti Sandra Regol.
Définition Apartheid:
— Julien Bayou (@julienbayou) July 13, 2021
"Régime de ségrégation systématique des populations de couleur appliqué en Afrique du Sud entre 1913 et 1991."
Cette comparaison est aussi idiote qu'indigne. https://t.co/c7rN5Xkxlf
Les mots ont un sens : l'apartheid est un régime politique de la peur, mis en place par des hommes pour tuer, torturer, dominer. La critique politique est utile quand elle est responsable, ces dérivés verbales ne le sont pas. En tant qu'écologiste, on ne peut que les déplorer. https://t.co/Sc5fdBHH9k
— Sandra Regol (@sandraregol) July 13, 2021
Certains militants ont aussi écrit leur gêne de figurer au sein du même parti que Michèle Rivasi. "Non", a simplement répondu de son côté Sandrine Rousseau, l'une des quatre candidates à la primaire écologiste.
Les excuses de Rivasi
L'affaire a même dépassé le cadre d'EELV. "Comment en un tweet basculer dans l'outrance #antivax. Comparer l'incomparable c'est aussi relativiser le crime que fut le régime raciste d'apartheid. La vaccination c'est le moyen de vivre libres et ensemble!", a réagi le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. "Un peu de respect pour les femmes, les hommes et les enfants qui en Afrique du Sud ont subi dans leur chair l'apartheid. Des morts, des atrocités et des vies brisées", a aussi tonné le sénateur socialiste Rachid Temal. "Soyez gentils de nous épargner au moins les références à la Shoah et à l'apartheid. Merci", a demandé le porte-parole du PCF Ian Brossat.
Peu après 17 heures, Michèle Rivasi a supprimé ses tweets, "conformément à la demande d'EELV" nous indique-t-on au parti. Quelques heures avant, elle avait tenté de se justifier : "Je dénonce la politique de division qu'opère Macron entre les vaccinés et les non-vaccinés. Je vous prie de m'excuser que, dans ce contexte de discrimination délibérée, mon emploi du terme apartheid ai pu choquer certains. La définition du Larousse est pourtant sans équivoque."
Désormais, seul un dernier message d'excuse de la part de l'eurodéputée est visible sur son compte Twitter. "L'emploi du mot 'apartheid' était maladroit. Je tiens à m'excuser d'avoir heurté la sensibilité de nombre d'entre vous", écrit-elle, se disant "indignée des annonces du président Macron".
L’emploi du mot « apartheid » était maladroit. Je tiens à m’excuser d’avoir heurté la sensibilité de nombre d’entre vous.
— Michèle Rivasi (@MicheleRivasi) July 13, 2021
Je reste indignée des annonces du président Macron que je trouve discriminatoires envers les libertés fondamentales de mes concitoyens.
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