Le pape François a annoncé, samedi 9 janvier, dans un entretien à la chaîne italienne de télévision Canale 5, qu’il se ferait vacciner « la semaine prochaine ». « La semaine prochaine, nous commencerons à le faire ici (au Vatican, NDLR) et j’ai pris rendez-vous, il faut le faire », dit-il dans cet entretien qui doit être diffusé dimanche 10 janvier, mais dont des extraits ont été publiés par la chaîne.

Face au vaccin, « il y a un négationnisme suicidaire que je ne saurais pas expliquer, mais aujourd’hui il faut se faire vacciner », martèle François. « Je crois que d’un point de vie éthique tout le monde doit se faire vacciner, c’est un choix éthique, parce ce qu’on met à risque sa santé, sa vie, mais aussi la vie des autres », explique-t-il dans cet entretien.

Une mesure jugée indispensable pour protéger François

Le Vatican avait annoncé, début janvier, le lancement de son plan de vaccination contre le Covid-19 à la mi-janvier. « Il est prévu que les vaccins arrivent dans l’État dans la seconde semaine de janvier, en quantité suffisante pour couvrir les besoins du Saint-Siège et de la Cité de l’État du Vatican », pouvait-on lire dans un texte publié par la direction de la santé du plus petit État du monde. Le Vatican avait indiqué donner la priorité « au personnel sanitaire et de sécurité, aux personnes les plus âgées et au personnel se trouvant le plus fréquemment en contact avec le public ».

À cette occasion, La Croix avait indiqué avoir appris que l’entourage proche du pape et le pape lui-même seront vaccinés très rapidement. Une mesure jugée indispensable pour protéger François, 84 ans et ayant subi, dans sa jeunesse, l’ablation d’un lobe du poumon à la suite d’une infection.

« Nous avons grandi à l’ombre des vaccins »

« Quand j’étais enfant, je me souviens qu’il y a eu l’épidémie de poliomyélite, à cause de laquelle beaucoup d’enfants sont restés paralysés et on attendait désespérément un vaccin (…) Quand le vaccin est sorti on le donnait avec du sucre », se remémore le pape argentin dans l’entretien à Canale 5. « Puis nous avons grandi à l’ombre des vaccins, contre la rougeole, contre ceci, contre cela, des vaccins qu’on faisait aux enfants ».

« Je ne sais pas pourquoi quelqu’un dit : « Non, le vaccin est dangereux », mais si les médecins le présentent comme une chose qui peut être bien, qui ne présente pas de risques particuliers, pourquoi ne pas le faire ? » s’interroge le pape François.

Un égal accès au vaccin contre le Covid19

Sur le plan international, le Vatican est particulièrement actif, depuis plusieurs semaines, pour promouvoir un égal accès au vaccin contre le Covid-19, en particulier dans les pays les plus pauvres. Depuis l’été, le pape a alerté à plusieurs reprises pour que le produit ne soit pas la proie des « égoïsmes » nationaux.

Dans une note publiée mardi 29 décembre, le Saint-Siège considère également que la vaccination relève de la « responsabilité morale » de chacun : « Il est nécessaire de rappeler comment cette question implique une relation entre la santé personnelle et la santé publique, en montrant leur étroite interdépendance. »

« Stupéfié » par les violences survenues au Capitole

Dans ce même entretien, le pape François s’est dit « stupéfié » par les violences survenues au Capitole, à Washington. Même dans « les environnements plus évolués il y a toujours quelque chose qui ne va pas », il y a des gens « qui empruntent un chemin contre la communauté, contre la démocratie, contre le bien commun », dit-il, estimant que « ce mouvement doit être condamné ».