Les manuscrits ne brûlent pas : Le KGB et la littérature : épisode • 9/14 du podcast Nuit des Manuscrits

Le siège du KGB à Moscou, photo prise en 1982.  ©Getty - ohn van Has
Le siège du KGB à Moscou, photo prise en 1982. ©Getty - ohn van Has
Le siège du KGB à Moscou, photo prise en 1982. ©Getty - ohn van Has
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En 2005, Kristel Le Pollotec proposait pour "Surpris par la nuit" un documentaire intitulé "Les manuscrits ne brûlent pas : Le KGB et la littérature" qui tentait de démêler le vrai du faux dans les relations troubles entre la police politique soviétique et les écrivains, comme Boulgakov ou Pilniak.

Tchéka, Guépéou, NKVD, KGB, ce sont les différents noms de la police politique soviétique, ancêtres de l'actuel FSB en Russie. 

Le KGB, comité à la sécurité d'état, n'a pas seulement inspiré les auteurs de romans d'espionnage occidentaux, il est aussi présent dans la littérature soviétique, dès 1921, dans Les hommes en veste de cuir de Boris Pilniak ou chez Boulgakov, dans Le Maître et Marguerite, ou la répression stalinienne est transfigurée sous la forme d'une force diabolique. 

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La Loubianka, le siège du KGB à Moscou est un lieu incontournable dans de nombreux romans. Il faut dire qu'une grande partie des écrivains soviétiques ont été amené à la fréquenter pour des interrogatoires. D'autres y ont été incarcérés avant d'être envoyés en camp, ou fusillés, comme Isaac Babel et Boris Pilniak qui ont été exécutés pendant la période stalinienne. C'est là aussi que sont passés les manuscrits interdits. Certains y ont été conservés pour l'éternité, selon l'expression consacrée, d'autres y ont été brûlés. 

A travers le destin de ces romans interdits, passés clandestinement en occident sous forme de microfilm ou enfermés des décennies dans des tiroirs, nous allons essayer de démêler le vrai du faux dans les relations troubles qu'ont entretenu la police politique soviétique et les écrivains. 

Aujourd'hui, de nombreux chercheurs ont pu accéder aux archives de la censure soviétique, on en sait un peu plus sur son fonctionnement et sur les méthodes de manipulation ou de répression exercées sur les écrivains. On a pu redécouvrir certains textes, détenus par le KGB, comme une copie du journal de Boulgakov dont l'auteur avait brûlé l'original après son arrestation à la Loubianka. Une manière de donner raison au roman où, comme dans Le Maître et Marguerite, "les manuscrits ne brûlent pas".

Avec Michel Parfenov (éditeur et traducteur), Anne Coldefy (traductrice et maitre de conférences à Paris IV), Catherine de Pretto (professeur à Paris IV), Christine Zeytounian (traductrice et poète), Macha Siniavski et Alexis Berelowitch (traducteur).

  • Par Kristel Le Pollotec
  • Réalisation : Anne Fleury
  • Surpris par la nuit - Les manuscrits ne brûlent pas : Le KGB et la littérature (1ère diffusion : 22/06/2005)
  • Indexation web : Documentation sonore de Radio France

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