Le magistrat qui proposait des rapports sexuels avec sa fille de 12 ans sur des sites libertins a été révoqué

Publié le 14 juillet 2021 à 10h41
Le magistrat qui proposait des rapports sexuels avec sa fille de 12 ans sur des sites libertins a été révoqué

JUSTICE - Le Conseil supérieur de la magistrature a prononcé mardi la révocation d'un magistrat de Dijon (Côte d'Or) qui avait proposé sur Internet à des inconnus d'avoir des relations sexuelles avec sa fille mineure.

L'affaire a démarré en octobre 2019 après que l'utilisateur d'un site de rencontres libertin a signalé qu'un homme proposait que sa fille de 12 ans soit associée aux ébats sexuels. Mardi, le Conseil supérieur de la magistrature a prononcé la révocation d'un magistrat qui avait proposé sur Internet à des inconnus d'avoir des relations sexuelles avec sa fille mineure. 

Le conseil de discipline du conseil supérieur de la magistrature, compétent à l'égard des magistrats du siège, a suivi la demande du ministère de la Justice, qui avait sollicité le 17 juin la révocation du magistrat de 55 ans, Olivier B., déjà visé depuis un an par une interdiction temporaire d'exercer. La révocation est la sanction disciplinaire la plus lourde qui peut être prononcée à l'encontre d'un magistrat. 

Le magistrat avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en juin 2020 pour corruption de mineur et "provocation non suivie d'effets à la commission de crime de viol et de délit d'agression sexuelle", des infractions punies de dix ans d'emprisonnement. L'information judiciaire, ouverte à Besançon, est toujours en cours. 

Des photos suggestives postées

L'enquête, menée à l'aide de cyberinfiltrations, a conduit à la mise en cause du magistrat aux évaluations élogieuses, exerçant comme vice-président du tribunal judiciaire de Dijon où il coordonnait le pôle des affaires familiales. Le suspect a reconnu les faits, objectant toutefois qu'il s'agissait de "fantasmes qu'il n'aurait jamais concrétisés", selon le rapport lu lors de l'audience et qui s'était tenue partiellement à huis clos.  

Le représentant de la Chancellerie avait déploré l'incapacité du magistrat à "assumer" le fait d'avoir posté des "photos suggestives" de sa fille de 12 ans, son visage reconnaissable, et d'être allé jusqu'à "proposer le viol de sa fille à des inconnus". 

Olivier B. a "gravement porté atteinte" à l'image et à l'autorité de la justice, et ses manquements ne peuvent conduire qu'à son "exclusion du corps judiciaire", avait estimé le directeur des services judiciaires, Paul Huber.

L'avocate du magistrat mis en cause avait mis en avant un vieux "traumatisme" lié à l'affaire Bodein, du nom du multirécidiviste surnommé "Pierrot le fou", condamné définitivement à la perpétuité incompressible pour trois meurtres sauvages et deux viols en 2004. Elle avait demandé au CSM de "dire qu'il n'y a pas lieu à sanction disciplinaire" en raison du "stress post-traumatique" dont est atteint selon elle le magistrat depuis cette affaire. 


La rédaction de TF1info

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