"Habit somptueux ne donne pas les bonnes manières."

Proverbe

Bonjour,
Aujourd'hui : "Gare aux rayures !"
Où l’on découvre que l’habit fait le bourreau.

 

Une scène tragique se déroule sous nos yeux. Une sainte chrétienne vit ses derniers instants… Catherine est sur le point d’être décapitée par un bourreau.

Seulement, au milieu de ce drame, un détail surprend : l'homme est vêtu d’un élégant habit rayé rouge et blanc. Pourquoi l’artiste a-t-il pris tant de soin à peindre un costume si coquet ?

Albrecht Altdorfer, La Décapitation de sainte Catherine, vers 1506, huile sur bois, 56 x 36 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne
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Cela n’a rien d’étonnant au moment de la création du tableau ! En effet, au début du 16e siècle, et depuis longtemps déjà, les rayures sont détestées.

Selon la Bible, il serait interdit de mélanger différentes couleurs au sein d’un même tissu. Ce n’est qu’une interprétation du texte sacré… mais, résultat, on préfère porter des vêtements unis.

Bourreau de la Flagellation, vers 1500-1510, vitrail de la Sainte-Chapelle, 87 x 42 cm, Musée de Cluny - Musée national du Moyen Âge, Paris, photo : © RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen Âge) / Franck Raux
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Sauf que le bourreau de sainte Catherine n’a pas vraiment le choix. Eh oui, les rayures sont malgré tout utilisées, on les réserve juste à certaines personnes : bouffons, prostituées, bourreaux et même musiciens. Leur point commun ?

Tous vivent en marge de la société, et il n’est pas bien vu de les fréquenter. Porter des rayures, cela montre clairement leur statut.

Frans Hals, Le bouffon au luth, vers 1623-1624, huile sur toile, 70 × 62 cm, Musée du Louvre, Paris
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Les rayures ont aussi envahi l’art. Et leur réputation n’y est pas meilleure : leur présence indique par exemple qu’un événement pas très catholique est en cours. Elles ornent les draps d’un lit ? C’est que le couple qui batifole dessous ne s’est pas passé la bague au doigt…

Couple dans un lit, miniature extraite du Roman de la Rose de Jean de Meun, 15e siècle, Musée Condé, Chantilly © Photo Josse / Bridgeman Images
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Et même chose dans notre scène de décapitation de sainte Catherine : les rayures sont, là encore, de précieuses alliées. Grâce à elles, on voit au premier coup d’œil qui est le méchant de l’histoire. Il s’agit bien sûr du vilain bourreau !

Albrecht Altdorfer, La Décapitation de sainte Catherine, vers 1506, huile sur bois, 56 x 36 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne. Détail de l'œuvre

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Pour en savoir plus :

Les terribles bourreaux du Moyen Âge et les jolis parasols de plage ont un point commun inattendu : les rayures ! C’est l’histoire passionnante de ce motif mal-aimé que nous raconte l’historien Michel Pastoureau dans son ouvrage Rayures aux Éditions du Seuil. On y croise pêle-mêle des marins, des joueurs de football, des créateurs de mode, des prisonniers, ou encore des révolutionnaires… 

Pour lire les premières pages du livre, c’est par ici ! Et pour le commander, c’est par là… Bonne lecture !

Découvrir Rayures de Michel Pastoureau
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Samedi dernier dans Musiktips, la petite sœur d'Artips, nous vous racontions une autre anecdote en partenariat avec les éditions du Seuil...

On y faisait la connaissance d'une jeune adolescente en colère, et sur le point de devenir une très grande chanteuse. Vous l'avez manquée ? Pas de panique, elle est ici !

Découvrir l'anecdote sur Angélique Kidjo

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Racontée en partenariat avec
les Éditions du Seuil

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Coline et Jean

 
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