Conçu comme un essai-poème, I am so sorry questionne le choix de l’énergie nucléaire.
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Culture

Festival de Cannes : une sélection éphémère pour réveiller les consciences sur le climat

Projeté à Cannes hors compétition ce mercredi 14 juillet, le documentaire "I am so sorry", de Zhao Liang, fait partie des documentaires marquants de la sélection “Le cinéma pour le climat”. Initiée pour la première fois dans l’histoire du festival, cette nouvelle section compte alerter mais aussi inspirer les spectateurs à l'heure de la lutte contre le dérèglement climatique.

“Que peut le cinéma pour le climat ?” Dans une tribune, publiée dans le Monde le 11 juillet, un collectif de réalisateurs et d’artistes s'interroge. “Depuis qu’il existe, le 7ème art a joué un rôle majeur dans la construction de nos imaginaires collectifs et a largement influencé des mouvements de l’histoire”, rappellent-ils, avant d’ajouter : “en 2016, le film Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent a fait souffler un vent d’espoir et déclenché des milliers d’actions dans plusieurs pays. En 2019, la série documentaire Notre Planète de David Attenborough a sensibilisé plus de 40 millions de personnes à la beauté et à la fragilité du vivant.” Quel récit éveillera les consciences en 2021 ? La réponse se cache peut-être dans les salles obscures de Cannes.  

En plus d’afficher son engagement pour la réduction de ses émissions carbone et de ses déchets, le festival a choisi de programmer une sélection éphémère de films sur l’environnement pour sa 74ème édition. A cette occasion, ID a pu découvrir en avant-première le documentaire I am so sorry, l'un des films marquants de cette nouvelle section.

Un voyage de Tchernobyl à Fukushima 

Douze ans après avoir présenté en séance spéciale à Cannes, Pétition-la Cour des plaignants, le réalisateur chinois Zhao Liang livre une œuvre, aussi intrigante que bouleversante, sur les dangers du nucléaire. De Fukushima à Tchernobyl, sa caméra révèle le quotidien des hommes et des femmes qui habitent encore dans ces lieux sinistrés. La force du film réside dans un subtil montage de textes, de sons et d'images.

A travers de longs plans fixes, que l'on contemple à distance comme des tableaux, le réalisateur saisit des visages et des corps meurtris. En voix-off, les monologues intérieurs des personnages s'entremêlent pour partager une même souffrance. “Le film juxtapose des interviews de personnages extraits de La Supplication de Svetlana Alexievitch, et les vies d’autres gens ayant vécu le même drame”, explique le réalisateur dans un communiqué. Autant de témoignages déchirants.

“Ici, c’est comme le goulag”, confesse Ivan, l’un des habitants qui vit seul au cœur de la zone d’exclusion de Tchernobyl, où le temps s’est figé. A l’intérieur des maisons en ruine, les aiguilles des horloges ont arrêté de tourner. Une présence fantomatique hante le cadre apportant une note de mystère et de surréalisme au film. Au milieu de ces décors abandonnés, le silence règne, brisé par moment par le grésillement d’un dosimètre. Un rappel que la menace de la radiation est toujours présente, et qu’il faudra des années pour “nettoyer ce qui ne devait pas être”. En Allemagne, on découvre des travailleurs qui démantèlent une centrale nucléaire, avant d’enfouir les déchets pour des siècles.  

Documenter les catastrophes  

Au fil du documentaire, la voix du réalisateur se fait entendre. Dans une langue poétique, il déplore les conséquences de la folie des hommes. Bien plus que de pointer du doigt le choix de l'énergie nucléaire, Zhao Liang questionne notre soif de consumérisme qui pousse à l'autodestruction... D’autres films de la sélection “le cinéma pour le climat” ont également choisi de documenter les catastrophes qui fragilisent le monde.

Dans Marcher sur l’eau, l’actrice et réalisatrice Aïssa Maïga nous plonge au cœur d’un village du Niger victime du réchauffement climatique. Elle suit notamment une petite fille "qui, dans l’attente d’un hypothétique forage, est obligée de parcourir chaque jour des kilomètres pour rapporter de l’eau". A New Delhi, en Inde, le réalisateur Rahul Jain révèle quant à lui l’enfer de la pollution avec Invisible Demons

La jeunesse, porteuse d'espoirs 

Cette sélection éphémère met aussi en lumière des films au coeur desquels la jeunesse est porteuse d'espoirs. Six ans après le succès de Demain, réalisé avec Mélanie Laurent, le cinéaste et activiste Cyril Dion alerte sur l’extinction des espèces dans Animal. Dénué de catastrophisme, son nouveau documentaire suit deux adolescents qui cherchent à comprendre les causes de l’effondrement de la biodiversité, et à trouver des remèdes.  

A travers Bigger than us, coproduit par Marion Cotillard, la documentariste Flore Vasseur part à la rencontre de jeunes activistes, comme Melati qui se bat contre la pollution plastique en Indonésie. Unique fiction de la sélection, La Croisade, signé Louis Garrel, se présente comme “une fable d’anticipation” dans laquelle “les enfants prennent le pouvoir pour protéger la planète”.  

Enfin, dans le documentaire La Panthère des neiges, la réalisatrice Marie Amiguet nous emmène sur les hauts plateaux tibétains, en compagnie du photographe animalier Vincent Munier et de l’écrivain aventurier Sylvain Tesson, pour nous plonger dans l’attente inlassable de la.... panthère des neiges. Une célébration de la beauté du monde, et du temps suspendu.

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