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Livres

"Le cerveau ne prend pas de vacances"

L'humain n'utilise pas les mêmes parties du cerveau quand il décide ou quand il raisonne, explique le chercheur Mathias Pessiglione dans son livre "Les Vacances de Momo Sapiens", qui révèle les défauts de rationalité de nos choix.

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Les neurosciences ont montré qu'une région particulière du cerveau, le cortex orbitofrontal, est impliquée dans les choix que nous devons faire face à différentes options.

HOCUS-FOCUS/GETTY IMAGES

Cet article est issu du magazine Sciences et Avenir - La Recherche n°893 daté juillet et août 2021.

"Le cerveau a ses raisons que la raison ne connaît pas. Le paradoxe vient de ce que les processus cérébraux qui motivent les décisions sont différents de ceux qui les valident a posteriori. Pourquoi ? Parce que le cerveau a appris à prendre des décisions bien avant qu'il ne se mette à parler, à raisonner, à appliquer la logique. C'est vrai à l'échelle de l'individu, mais aussi à celle de l'évolution. Nombre d'espèces qui n'ont pas nos capacités de raisonnement prennent des décisions. Leurs cerveaux ont hérité d'une architecture fonctionnelle que nous partageons en partie, et qui déterminent certains de nos travers.

Expliquer au moins en partie les défauts de rationalité dans les choix que nous faisons

Dans Les Vacances de Momo Sapiens, je place à chaque début de chapitre le personnage dans une situation où il est amené à prendre des décisions. Le principe du livre, c'est d'exposer parmi les biais possibles dans la décision ceux sur lesquels les neurosciences ont des hypothèses quant aux mécanismes cérébraux impliqués. Cela permet d'expliquer au moins en partie les défauts de rationalité dans les choix que nous faisons. On sait ainsi que juste derrière le front, entre les deux yeux, le cortex orbitofrontal est une structure essentielle pour l'attribution de valeurs, car c'est de là que l'attention se porte pour évaluer les différentes options. Si cette structure est lésée lors d'un accident vasculaire cérébral (AVC) par exemple, les patients ne parviennent plus à attribuer de valeurs aux options et leurs décisions deviennent incohérentes, ce qui constitue le critère fondamental de l'irrationalité.

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