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Biélorussie: vague de perquisitions et d'arrestations contre des ONG

Les services de sécurité biélorusses ont perquisitionné mercredi les bureaux d'au moins douze organisations, dont les principaux groupes de défense des droits humains et arrêté plusieurs militants.

Depuis des mois, le régime d'Alexandre Loukachenko poursuit sans relâche une répression visant opposants, journalistes et militants avec l'espoir de mater définitivement le mouvement de contestation historique de 2020 contre sa réélection.
Depuis des mois, le régime d'Alexandre Loukachenko poursuit sans relâche une répression visant opposants, journalistes et militants avec l'espoir de mater définitivement le mouvement de contestation historique de 2020 contre sa réélection. AP - Sergei Shelega
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Les perquisitions ont visé les bureaux d'au moins six ONG (Viasna, Belarusski Helsinki Comitet, Gender Perspectives, Lawtrend, Imena, Human Constanta), selon les signalements de ces structures. 

Des descentes de police ont également ciblé mercredi 14 juillet les locaux de l'Association des journalistes biélorusses, du parti d'opposition Front populaire, du mouvement dissident « Pour la Liberté », d'un groupe de recherche économique, d'une agence de communication et d'une organisation d'aide aux Bélarusses vivant à l'étranger.

« Sales ONG »

La veille, le président Alexandre Loukachenko avait appelé à « traduire en justice » les « sales ONG » cultivant, selon lui, « la terreur » dans le pays. Il avait fait cette déclaration lors d'une rencontre en Russie avec son homologue et principal allié, Vladimir Poutine.

Depuis des mois, le régime d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, poursuit sans relâche une répression visant opposants, journalistes et militants avec l'espoir de mater définitivement le mouvement de contestation historique de 2020 contre sa réélection.

Alors que les autorités ont effectué des perquisitions la semaine dernière visant des médias indépendants, l'organisation de défense des droits humains Viasna a indiqué mercredi que ses bureaux à Minsk et les domiciles d'au moins cinq de ses membres à travers le pays avaient été perquisitionnés. « Ce mercredi, une dizaine de personnes de notre ONG ont été arrêtées en Biélorussie. Leurs domiciles ont été perquisitionnés. Pour l'instant, selon nos informations, nos collègues vont rester en détention pour au moins 72 heures. On pense qu'ils vont être poursuivis pour "organisation de troubles massifs" et pour fraude fiscale », explique Natalia Satsunkevitch, militante et représentante de Viasna, exilée à l'étranger. 

« La répression a atteint un niveau inédit »

Selon Viasna, qui suit activement la répression en cours contre l'opposition et la société civile, d'autres militants et intellectuels à Minsk et en région ont également été ciblés. À Grodno, dans l'ouest du pays, une autre a eu lieu chez le militant Viktor Sazonov qui a été interpellé, d'après Viasna. À Orsha, ville proche de la frontière avec la Russie, les autorités ont arrêté le rédacteur en chef du site web régional orsha.eu et le militant Igor Kazmerchak, toujours selon l'ONG.

Le responsable d'une campagne contre l'abolition de la peine de mort dans le pays, Andreï Palouda, a été interpellé après une perquisition à son domicile.

« Ça fait plus de 25 ans que notre organisation existe. Et c'est vrai qu'on est habitués à recevoir des pressions de la part des autorités. Mais cette année, la répression a atteint un niveau inédit, souligne la représentante de l'ONG. Donc ce n'est malheureusement pas une surprise pour nous ce qui s'est passé. Récemment Alexandre Loukachenko a annoncé qu'il voulait faire un nettoyage de tous les citoyens "indésirables". Aujourd'hui, moi et mes collègues, on a peur de faire notre travail mais on n'a pas le choix. On doit continuer car notre priorité, c’est d'aider nos collègues arrêtés et leurs proches. On demande à la communauté internationale de continuer à faire pression sur le régime d'Alexandre Loukachenko afin de cesser la répression et de libérer nos collègues. »

L'Union européenne, les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont pris des sanctions contre des responsables biélorusses et des secteurs économiques clés.

Nouvelle vague

La semaine dernière, les autorités biélorusses ont bloqué l'accès à Nacha Niva, un des principaux médias d'opposition en ligne et effectué une série de perquisitions dans des journaux indépendants et d'opposition, puis dans des médias régionaux.

Ces opérations avaient eu lieu au lendemain de la condamnation à 14 ans de prison pour corruption de Viktor Babaryko, 57 ans, une des figures de proue de l'opposition. Il était considéré au moment de son arrestation en juin 2020 comme l'adversaire le plus sérieux d'Alexandre Loukachenko pour la présidentielle d'août dernier.

Minsk avait également arrêté fin mai un journaliste d'opposition en exil, Roman Protassevitch, en détournant un avion de ligne à bord duquel il se trouvait, suscitant un tollé international.

Les autorités ont également bloqué le principal média indépendant du pays, TUT.by, et arrêté une douzaine de ses employés. Ces derniers mois, des opposants, journalistes et manifestant ont également été condamnés à de lourdes peines de prison.

(avec AFP)

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