"Ce n'est pas le vaccin qui tue, c'est bien la Covid!": les infirmiers vaccinés en colère contre les soignants "antivax"

Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à contrer les soignants qui crient à la dictature sanitaire depuis l'annonce présidentielle de l'obligation de vaccination pour leurs professions. Mobilisés sous le hashtag #InfirmierVacciné, ils rappellent que "l'on gagnera contre le virus tous ensemble" et déplorent des amalgames entre situations sanitaire et politique.

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P.P. Publié le 15/07/2021 à 11:35, mis à jour le 15/07/2021 à 17:34
Illustration service réanimation Photo A.M.

"Les morts de la Covid, c'est un crash d'un A320 par jour! Qui resterait sans rien faire face à cela? On a la chance d'avoir un vaccin pour faire face à cette épidémie. Pourquoi s'en priver?"

Les soignants antivax, "leur message est incompréhensible!"

Ce parallèle est fait par Merlin, alias (perlim)Pinpin vacciné, son nom sur Twitter.  Il est infirmier dans un centre hospitalier varois et depuis quelques jours, il constate à nouveau une arrivée massive de patients Covid, déplorant surtout, dans ce contexte, les interventions (trop) médiatisées de personnels  soignants anti-vaccins. 

"Vous imaginez qu'actuellement, la Tunisie est submergée par l'épidémie. Que la situation est dramatique là-bas et, en France, alors que nous avons des vaccins, on entend des auxiliaires de vie, des aides-soignants, des infirmiers dénoncer le vaccin et répandre des propos complotistes. C'est incompréhensible!", relève-t-il. 

Lui-même "covidé" en novembre 2020, il n'a pas hésité une seule seconde à se faire vacciner. Selon lui, les anti-Covid dans le secteur des soignants restent minoritaires. Il y a eu, indique-t-il, des réticences et des doutes. "Les soignants ont eu tardivement accès au vaccin, en mai. Effectivement, on s'est posé des questions et on avait des doutes, mais ils ont été levés à force de discussion." 

"Nous avons été de nombreux soignants à être covidés. Près de neuf mois après, j'ai toujours des céphalées et l'on ne connaît pas les conséquences de mon Covid long. Alors, puisqu'un vaccin existe, pourquoi hésiter? Que des soignants pensent à titre personnel qu'ils ne se feront pas vacciner, c'est leur choix, mais faire passer ce message à la population est incompréhensible".

Il ajoute que "même si les soignants ont, comme tout citoyens des droits, ils ont aussi des devoirs. Se vacciner est un acte citoyen. On a déjà des obligations vaccinales élargies sans que cela ait posé problème".

La naissance du hashtag #InfirmierVacciné

Merlin, comme de nombreux personnels soignants présents sur les réseaux sociaux - et sur Twitter en particulier -, dénonce ce phénomène anti-vaccination. Le 6 juillet dernier, Julien Martinez, infirmier à Lyon, lance le hashtag #InfirmierVacciné et prend la parole dans une vidéo diffusée sur YouTube intitulée Pourquoi j'ai décidé de me vacciner contre la Covid? 

En préliminaire, il dit ne pas avoir la prétention de convaincre de se faire injecter le vaccin, mais de développer les arguments qui l'ont convaincu de le faire à titre personnel. Vacciné à l'Astra-Zeneca (première dose) et au Moderna (deuxième dose), l'infirmier explique avoir voulu se faire vacciner "pour des raisons individuelles, pour me protéger, pour protéger les patients et pour contribuer à la fin de l'épidémie"

Il étaye alors son propos en expliquant que "dans le monde, des millions de doses ont été injectées. Le vaccin est très tracé. Dans les pays où la couverture vaccinale est suffisante, il y a beaucoup moins d'entrées dans les hôpitaux et moins de décès".

"On peut être en désaccord, mais il ne faut pas prendre le vaccin en otage"

Pour Julien Martinez, il y a, certes, des personnels soignants déçus par la politique en matière de Santé en France. "Mais il ne faut pas se tromper de débat aujourd'hui... Ce qui tue des millions de personnes, ce n'est pas le vaccin contre la Covid, c'est la Covid! Il ne faut pas faire d'amalgame là-dessus", explique-t-il dans sa vidéo.

"Je pense que l'on a le droit d'être en désaccord avec une partie de ceux qui nous gouvernent, mais prendre en otage la vaccination, pour moi cela ne devrait pas être un argument", termine-t-il. 

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Nice-Matin

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