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La NASA veut des fusées nucléaires pour aller sur Mars

L'agence américaine a sélectionné trois projets de moteurs à propulsion nucléaire pour l'espace. Une technologie prometteuse qui permettrait de réduire considérablement la durée des voyages vers Mars.

Le nucléaire n'a peut-être plus la cote ici sur Terre, mais son intérêt de se dément pas pour l'exploration spatiale. La Nasa, qui a expérimenté la propulsion nucléaire dès les années 1950, y voit une solution prometteuse pour envoyer les premières missions habitées vers Mars dans la prochaine décennie.

L'agence américaine vient ainsi de sélectionner trois projets associant plusieurs entreprises dont Blue Origin de Jeff Bezos, General Electric, Lokheed Martin ou encore Framatome pour travailler sur des concepts de moteur de fusée à propulsion nucléaire. Les trois projets lauréats obtiendront environ 5 millions de dollars de crédits pour concevoir leur système.

Ces moteurs, qui ne s'activeraient qu'une fois la fusée dans l'espace, disposent d'une poussée deux fois plus forte et d'une autonomie plus longue que leurs équivalents chimiques actuels. Ainsi, il serait possible d'atteindre Mars en seulement 3 mois au lieu de 6 à 8 mois avec un moteur classique.

Un effort indispensable pour réduire la durée d'une mission et l'exposition néfaste de l'équipage aux radiations spatiales. L'intérêt est aussi pour des missions scientifiques lointaine de maintenir une alimentation électrique quand l'énergie solaire se fait trop rare.

Des défis à relever

Mais les défis techniques sont encore nombreux: un moteur nucléaire devra notamment être suffisamment léger pour permettre le décollage et suffisamment résistant aux températures extrêmes d'un lanceur spatial.

Pour autant, les constructeurs ne partent pas d'une feuille blanche. La Nasa travaille depuis longtemps sur des technologie de moteurs nucléaires en laboratoire qui doivent désormais passer le cap industriel. L'atome est d'ailleurs plein de promesses: l'agence américaine travaille aussi sur des mini-centrales à fission nucléaire pour alimenter durablement les futures missions sur la Lune et sur Mars.

Mais le moteur nucléaire n'est qu'une des possibilités offertes aux futurs martiens. Parmi les projets alternatifs les plus avancés, le moteur plasmique ultra-performant Vasimr qui pourrait en théorie emmener les hommes vers la planète rouge en 39 jours seulement. Toujours en développement aux Etats-Unis, ce moteur a effectué ses derniers tests concluants en laboratoire et devrait prochainement être mis à l'épreuve dans l'espace.

Simon Tenenbaum et Thomas Leroy