Pina Bausch : "J’essaie de parler de l’immense besoin d’amour des gens" : épisode • 7/11 du podcast La Nuit rêvée de Jérôme Bel

Pina Bausch, chorégraphe et danseuse, en 1983 à Hambourg.  ©Getty - Getty Images
Pina Bausch, chorégraphe et danseuse, en 1983 à Hambourg. ©Getty - Getty Images
Pina Bausch, chorégraphe et danseuse, en 1983 à Hambourg. ©Getty - Getty Images
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"Nuits magnétiques", Chantal Aubry faisait le voyage en Allemagne pour rencontrer les danseurs qui travaillaient alors aux côtés de Pina Bausch au Tanztheater de Wuppertal. Précieux témoignages sur le travail avec la grande chorégraphe qui donnait elle-même un court entretien à la fin de l'émission.

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"Avec son air aristocratique, tendre et cruel à la fois, mystérieux et familier, Pina Bausch me souriait pour se faire connaître. Une religieuse qui mange une glace, une sainte en patins à roulettes, une allure de reine en exil, de fondatrice d'un ordre religieux, de juge d'un tribunal métaphysique, qui soudainement te fait un clin d'œil." Ainsi Federico Fellini dessinait-il en quelques traits Pina Bausch celle qui était la princesse Lherimia de son film E la nave va. C'était au tout début des années 80 et la danseuse et chorégraphe allemande n'était pas encore le mythe qu'elle allait devenir par la suite. Elle ne l'était pas encore non plus quand, en 1985, dans les "Nuits magnétiques", Chantal Aubry faisait le voyage à Wuppertal pour rencontrer ceux qui travaillaient alors à ses côtés. Dominique Mercy, Jean-Laurent Sasportes, Jean-François Duroure, Anne Martin, Lutz Förster et Jacques Patarozzi disaient pourquoi on rejoignait Pina Bausch au Tanztheater de Wuppertal et pourquoi on y restait. 

En 2009, après sa disparition brutale, quand ils durent dire adieu à Philippine Bausch, dite "Pina" Bausch, ce fut à la question "Comment continuer sans elle ?" qu'ont dû répondre les membres de la compagnie...

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A la fin de l'émission, Pina Bausch répondait à quelques questions de Chantal Auby, en anglais. Une archive rare car la chorégraphe ne donnait que très peu d'interviews :

Tout ce que je fais, cela a toujours une raison, ce n’est jamais sans raison. De quoi cela parle ? Ce n’est pas pour être cruelle. J’essaie de parler de l’immense besoin d’amour des gens. J’essaie de parler du monde d'aujourd’hui. J’essaie au moins. (…) Souvent la vie est beaucoup plus dure que ce que je montre sur scène. Parfois les gens veulent éviter la confrontation. La chose la pire c’est de ne rien ressentir. Les cruautés que vous voyez ce sont aussi peut-être vos propres fantasmes. Dans ce que je réalise, personne ne blesse personne. Les danseurs ne se font pas de mal. Ce que je fais est pour la paix, pas pour la guerre. 

  • Par Chantal Aubry 
  • Réalisation : Jean Couturier
  • Nuits magnétiques - Pina Bausch et le Tanztheater de Wuppertal (1ère diffusion : 08/04/1985)
  • Indexation web : Sandrine England pour la Documentation Sonore de Radio France
  • Archive-Ina Radio France

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