Sahel : Deux cadres de l’État islamique neutralisés par Barkhane, en « coordination » avec l’armée américaine

Début juillet, la ministre des Armées, Florence Parly, a confirmé que plusieurs cadres de haut rang de l’État islamique au grand Sahara [EIGS], l’une des deux organisations jihadistes actives au Sahel avec le GSIM [lié à al-Qaïda, ndlr], avaient été récemment mis hors de combat par la force Barkhane, lors d’une opération menée en coopération avec les forces nigériennes dans la région la région dite des trois frontières [car située aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso].

Deux de ces responsables de l’EIGS, à savoir Dadi Ould Chouaïb [alias Abou Dardar] et Sidi Ahmed Ould Mohammed [alias Katab al-Mauritani], furent capturés par Barkhane. Un troisième – Almahmoud ag Baye [alias Ikaray], un proche lieutenant d’Adnan Abou Walid al Sahraoui, le chef du groupe jihadiste, avait quant à lui été tué lors de combats survenus le 15 juin prés de la localité d’In Araban.

Probablement que ces actions ont permis de récupérer des informations qui, après analyse, auront permis de planifier celle qui vient d’être menée dans la région de Menaka par les militaires français.

« En coordination avec l’armée américaine, la force Barkhane a déclenché cette nuit, sur très court préavis, une opération contre un camp de l’EIGS, organisation affiliée à Daesh, dans la région de Ménaka [Mali]. L’identité des deux responsables de l’EIGS neutralisés au cours de cette action est en cours de confirmation », a en effet annoncé l’État-major des armées [EMA], ce 22 juillet.

« Cette nouvelle opération illustre notre détermination à continuer la lutte contre les groupes armés terroristes, aux côtés de nos partenaires sahéliens et en coordination avec nos alliés européens et américain. Ce combat est une priorité absolue pour la sécurité du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest dont la stabilité a des conséquences directes sur la sécurité du continent et des citoyens européens », a encore ajouté la même source.

Le rôle des forces américaines n’a pas été précisé. En tout cas, il est rare qu’un communiqué de l’État-major des armées fasse état de leur implication dans une opération conduite par Barkhane… Alors qu’elles assurent à cette dernière un soutien en matière de transport, de renseignement et de ravitaillement en vol.

Aussi, il n’est pas impossible que les cadres de l’EIGS « neutralisés » aient un rapport avec l’embuscade de Tongo Tongo [Niger], qui coûta la vie à quatre commandos américains, en octobre 2017… Ou bien qu’il s’agisse de dirigeants de premier plan. On le saura quand ils auront été identifiés.

En tout cas, pour l’EMA, ce nouveau « succès tactique » appuie la « stratégie militaire française, qui consiste à cibler les chefs et cadres terroristes, afin d’affaiblir les groupes armés EIGS et RVIM [ou GSIM, ndlr], respectivement affiliés à Daesh et al-Qaïda ».

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