“Le FBI – l’agence chargée de faire respecter la loi la plus respectée des États-Unis – n’a rien fait”, déplore USA Today, pour aider les victimes de l’ancien médecin de l’équipe féminine américaine de gymnastique Larry Nassar, avant ses procès, en 2017 et en 2018, et ses condamnations à plusieurs centaines d’années de prison. À quelques jours des Jeux olympiques de Tokyo, un rapport à charge contre le Bureau vient d’être publié. Plusieurs agents fédéraux sont accusés d’avoir enfreint les règles et procédures en vigueur, d’avoir fait de fausses déclarations et d’avoir “très mal géré” l’affaire, “tout en laissant un prédateur sexuel en liberté et en lui permettant de continuer son règne de terreur”.
Le document, publié le mercredi 14 juillet, fustige surtout “l’inaction” de l’agence fédérale. Celle-ci a reçu des plaintes contre l’ancien médecin sportif dès 2015. Le délinquant sexuel a néanmoins pu continuer d’exercer pendant plus d’un an au contact de jeunes athlètes de l’université du Michigan, dans un lycée et dans plusieurs clubs de gymnastique. “Plus d’un an”, répète le journal, dans un article d’opinion écrit par Suzette Hackney : “365 jours… de viols.” Durant cette période, au moins 70 jeunes sportives suivies par Larry Nassar ont subi des violences sexuelles. “Si seulement quelqu’un les avait écoutées.”
La parole des femmes décrédibilisée
Plus de 500 jeunes femmes et adolescentes – dont la championne olympique Simone Biles – ont déclaré avoir été agressées sexuellement par Larry Nassar, qui purge actuellement de lourdes peines de prison. “Ces jeunes filles ont été trahies par de nombreux adultes, y compris au sein de la Fédération américaine de gymnastique”, commente USA Today. Selon le quotidien américain, cette nouvelle révélation est un traumatisme de plus pour les victimes : “Leurs plaintes n’ont jamais été prises au sérieux.”
Imaginez le courage qu’il faut pour contacter la principale force de l’ordre du pays et témoigner douloureusement des agressions sexuelles que l’on a subies, aux côtés de centaines d’autres filles, agressées elles aussi par un médecin sportif. Ensuite, imaginez qu’on ignore pratiquement tout ce que vous avez raconté.”
“Cela n’aurait jamais dû arriver”, s’est excusé le Bureau, assurant que “les agissements et le manque d’action de certains employés du FBI” étaient “inexcusables”. Mais, pour USA Today, l’institution dans son ensemble est responsable. D’après le journal, les femmes sont encore rarement prises au sérieux lorsqu’elles dénoncent les violences dont elles sont victimes – particulièrement au sein du FBI, une agence fédérale “dominée par les hommes”. Le rapport du ministère de la Justice remet ainsi sur la table “la nécessité de réformer le système de justice américain et les services chargés de faire respecter la loi, qui se révèlent tous deux défectueux”.
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Lancé en 1982, c’est le seul quotidien national du pays, avec The Wall Street Journal. Surnommé le «CNN de la presse écrite», ce titre populaire n’en offre pas moins des articles de qualité, parfois en avance sur les grands journaux. USA Today est sans doute le quotidien qui permet le mieux d’appréhender les questions d’actualité auxquelles s’intéressent les Américains. La page Opinion a l’intérêt de proposer systématiquement une chronique défendant une position opposée à celle de l’éditorial de la rédaction.
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