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Coronavirus : un vaccin sous forme de pilule bientôt testé en Israël

Une première phase d’essais cliniques, sur 24 volontaires, doit démarrer le mois prochain. Une première phase d’essais cliniques, sur 24 volontaires, doit démarrer le mois prochain.[Unsplash/Elsa Olofsson]

Bientôt un vaccin contre le coronavirus à ingérer ? Une biotech israélienne va lancer dans les prochaines semaines les essais cliniques d'un vaccin sous forme de pilule, qui pourrait avoir de nombreux avantages par rapport aux sérums actuels.

Après que son vaccin a montré des résultats prometteurs sur des porcs, la société Oramed Pharmaceuticals a obtenu l'aval du centre médical Sourasky de Tel Aviv pour démarrer des tests cliniques sur l'humain. Ils devraient commencer le mois prochain, une fois que le ministère israélien de la Santé aura donné son feu vert final.

Ces essais, qui doivent durer environ six semaines, concerneront 24 volontaires non-vaccinés, dont la moitié recevra une dose, et l'autre moitié deux doses. Il n'y aura pas de groupe témoin, puisque cette phase 1/2 ne servira qu'à mesurer le niveau d'anticorps contre le coronavirus produits par les patients et tester l'innocuité du vaccin. Une phase 3 doit suivre, sur un groupe plus important de volontaires.

Selon le PDG d'Oramed Pharmaceuticals, Nadav Kidron, interrogé par le Jerusalem Post, ce vaccin en pilule, développé avec l'entreprise indienne Premas Biotech, «devrait être beaucoup plus résistant aux variants du Covid-19» que les sérums utilisés aujourd'hui. Et ce, grâce à son fonctionnement. Contrairement aux vaccins de Pfizer et autre Moderna, qui ciblent une seule protéine du coronavirus (la protéine de pointe «Spike»), celui-ci vise trois protéines structurelles, qui en plus ne seraient pas sujettes à des mutations. «Même si le virus traverse une ligne, il y en a une deuxième, et s'il traverse la deuxième ligne, il y en a une troisième», explique Nadav Kidron.

Facile à distribuer et à administrer

Sa forme, en pilule, pourrait par ailleurs, toujours selon le patron de la biotech israélienne, faciliter sa conservation, sa distribution et son administration. Ce vaccin, baptisé Oravax, n'a pas besoin d'être conservé à basse température, et ne nécessite pas l'intervention de professionnels de santé pour les injections, contrairement aux vaccins anti-Covid actuels.

Des caractéristiques idéales pour les pays pauvres, à la traîne dans la vaccination, en partie car ils ne disposent pas des infrastructures de santé nécessaires, explique Nadav Kidron. C'est pourquoi le patron israélien souhaite d'abord demander des autorisations d'urgence sur des «marchés émergents», avant d'éventuellement se tourner vers l'agence du médicament américaine (FDA). Ce vaccin pourrait également servir de dose de rappel pour les personnes déjà vaccinées.

Bien que des vaccins par voie orale, contre la grippe, la polio ou le choléra, existent déjà, l'efficacité d'un tel sérum reste encore à démontrer. Se pose en effet la question du niveau de l'immunité intestinale et des conditions hostiles rencontrées dans le tube digestif. Mais Nadav Kidron se veut optimiste. «Imaginez que nous puissions donner à quelqu'un un vaccin oral et qu'il soit vacciné. Ce serait une révolution pour le monde entier.»

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