Pour les Japonais qui commençaient à regarder d’un bon œil les exploits des athlètes de leur pays aux JO de Tokyo, avec 9 médailles d’or déjà remportées, il s’agit d’un chiffre choc. Le 27 juillet, le gouvernement métropolitain de Tokyo a annoncé que le nombre de nouvelles contaminations enregistrées ces vingt-quatre dernières heures a atteint 2 838 dans la ville, selon des informations rapportées par la chaîne publique NHK.

Il s’agit d’un niveau record depuis l’apparition de l’épidémie, bien au-delà du seuil des 100 nouveaux cas par jour avancé comme condition pour organiser les JO en sécurité par l’Association médicale de Tokyo, comme l’a souligné l’Asahi Shimbun en mai.

La ville étant sous état d’urgence depuis deux semaines, ce pic de l’épidémie, dû à la progression du variant Delta, signifie que les mesures en place “n’ont pas produit d’effet”, tranche Kazuhiro Tateda, professeur à l’université Toho, cité par la chaîne. Ce membre du comité gouvernemental de lutte contre le Covid-19 relève comme éléments déclencheurs de cette accélération de l’épidémie “les vacances scolaires, l’ouverture des Jeux olympiques, et le long week-end qui vient de passer du 22 au 25 juillet”, en réclamant la nécessité de mesures sanitaires plus puissantes pour maîtriser la propagation du virus.

Le scénario des JO “en toute sécurité sanitaire” avancé à maintes reprises par le Premier ministre, Yoshihide Suga, semble compromis. Or celui-ci a balayé l’hypothèse d’une éventuelle interruption des Jeux, en avançant une “baisse” de la circulation des gens dans la ville, sans plus d’explications, relate le Mainichi Shimbun. “J’appelle les Japonais à éviter les sorties non urgentes et à regarder les épreuves des Jeux olympiques à la maison sur la télévision”, s’est-il contenté de déclarer.