Obligé de mettre des colliers anti-aboiement à ses chiens de troupeau, un éleveur varois se bat contre les voisins... et la mairie

Éleveur de caprins et ovins, Michel Casanada souhaite que les aboiements des chiens de protection de troupeaux ne soient pas considérés comme des nuisances sonores.

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G. LEVA (gleva@varmatin.com) Publié le 29/07/2021 à 07:07, mis à jour le 30/07/2021 à 11:20
Michel Casanada avec un de ses chiens gardien de troupeau. Photo Var-matin

"Les patous aboient pour faire fuir les prédateurs. Les loups, renards, chiens errants, etc. En pleine nuit, la faune sauvage s’active", souligne Michel Casanada, éleveur de caprins et ovins à Saint-Martin-de-Pallières.

Mais en été, ces aboiements nocturnes dérangent certains de ses voisins. Le conjoint exploitant déplore cette situation.

"Ces chiens se manifestent ainsi dans leur rôle d’auxiliaire de travail. Ils aboient pour protéger les troupeaux. Ce caractère doit être pris en considération par le législateur. Comme dans certaines lois ou arrêtés, il faudrait inclure des dérogations."

Installé avec son épouse depuis 2014 sur l’exploitation - "Nous sommes dans une zone agricole et pastorale à plus de cent mètres des maisons" - il décide en 2018 d’acquérir deux chiens de montagne des Pyrénées.

Des colliers anti-aboiement

"Jusque-là on n’avait pas d’attaque de loup mais ensuite il y a eu des cas sur la commune. Mes patous veillent sur mes troupeaux en satellite de la propriété. Ils ne sortent pas des parcs, ne divaguent pas et n’agressent pas les gens."

Des problèmes avec le voisinage surviennent, donc, en période estivale. Il trouve en 2020 dans sa boîte à lettres un arrêté municipal, "déposé par une personne anonyme" avec un article surligné.

Il stipule: "Les propriétaires et possesseurs d’animaux en particulier de chiens sont tenus de prendre toutes mesures propres à éviter une gêne pour le voisinage, y compris par l’usage de tout dispositif dissuadant les animaux de faire du bruit de manière répétée et intempestive".

Faire bouger les lignes

L’année dernière, après s’être entretenu avec l’élu délégué à la sécurité, Michel Casanada obtempère. Il met des colliers électriques anti-aboiement aux patous et enferme la nuit la chienne qui garde le troupeau de la bergerie.

Il se sépare également de ses cinq chiens de chasse: "Je les ai donnés à des éleveurs amateurs pour qu’ils n’apportent pas de nuisance".

Il fait part de cette situation aux services de la préfecture.

"Ils m’ont dit de lever les colliers électriques. D’un côté, l’Etat apporte des subventions à l’achat de chiens de protection de troupeaux dans le cadre du plan loup, de l’autre, on nous oblige à prendre des mesures pour qu’ils n’aboient pas. Ils ne remplissent pas dans ces conditions leur rôle de gardien. Si jamais ils sont face à un loup, ils ne peuvent pas se défendre avec un collier électrique. Il les oblige à se taire, ce n’est pas naturel."

L’éleveur s’est aussi rapproché de la Confédération paysanne, "le syndicat rassemble d’autres dossiers liés à cette problématique pour faire changer les lignes au niveau départemental et national".

Cette année, "rebelote, une poignée d’habitants s’est plaint à la mairie".

Le conjoint exploitant tient à remercier tous les soutiens qu’il a reçus et les personnes qui l’ont écouté.

Son objectif est "de faire bouger les choses pour que les aboiements des chiens de protection des troupeaux ne soient pas considérés comme des nuisances sonores".

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Var-Matin

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