Comme chaque année à la même période, les abandons d'animaux de compagnie dans les refuges et à la SPA se multiplient. Déjà saturés depuis le 1er juin 2021, ils le sont généralement à partir du premier week-end de juillet, rappelle Le Monde.

Si les départs en vacances marquent habituellement une hausse des abandons, les 10 600 animaux abandonnés et recueillis par la SPA depuis le 1er mai, soit 7 % de plus qu’en 2019, sont aussi la conséquence des achats, souvent compulsifs, générés par les confinements successifs.

Les conséquences de la crise sanitaire

L'enfermement a fait naître chez certain.es le besoin de combler la solitude ou un manque d'affection. Les animaux de compagnie, vu comme un "remède", sont maintenant devenus encombrants, surtout pour partir en vacances. 

"Les gens ont beaucoup adopté sur les réseaux sociaux sans se rendre compte de l'investissement que ça implique", constate Charlène Peyrat, une des agents animaliers de la SPA de Quimper, citée par France Bleu. Le refuge a de son côté constaté une hausse des abandons de 43% depuis 2019.

Le bilan est affligeant : plus d'achats d'animaux, plus d'abandons. "La situation sanitaire a beaucoup joué. Et maintenant qu'on peut enfin partir en vacances, certains foyers décident de laisser leurs animaux", s'indigne Servane Hemon, cheffe d'équipe de Quimper.

La situation sanitaire a beaucoup joué. Et maintenant qu'on peut enfin partir en vacances, certains foyers décident de laisser leurs animaux

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C'est le même constat fait par Claire Brissard, gérante de la SPA d'Hermeray (Yvelines) : "Pendant le confinement, l'animal a donc bien occupé la personne et quand elle a retrouvé sa vie d'avant, elle a oublié l'animal qui l'a accompagnée", dit-elle à France Info.

Jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende en cas d'abandon

Pour tenter de compenser les abandons massifs, le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a présenté un plan d'action, mercredi 21 juillet, pour lutter contre les abandons et aider les refuges. L'État a débloqué 20 millions d'euros pour agrandir les lieux d'accueil. Ce qui n'empêcherait pas les abandons, mais augmenterait la capacité. Un pansement sur une plaie béante.

Par manque de place, certain.es membres de la SPA doivent même accueillir des animaux chez eux. Notamment des chatons, encore trop jeunes pour être placés en famille d'accueil. 

Une campagne de sensibilisation est entreprise par le gouvernement et par la SPA, via la diffusion de vidéos pour avertir le grand public sur les conséquences de l'abandon.

L'État va aussi prochainement mettre en place "un certificat de sensibilisation", peut-on lire sur le site du gouvernement. "L’adoptant sera ainsi sensibilisé aux questions de coûts, de vaccination, d’obligation d’identification d’un animal de compagnie, entre autres."

Le gouvernement souhaite alourdir les peines après un abandon. Aujourd'hui, "l'abandon d'un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité est puni d'une peine allant jusqu'à 2 ans de prison et 30 000 € d'amende." Le projet de loi défendu par le gouvernement renforcera ces sanctions : jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et l'interdiction de posséder un animal de compagnie.

Un animal de compagnie est avant tout un être vivant. Ce n'est pas un jouet, ni un doudou, cela implique un engagement et une responsabilité. Mais la France détient encore et toujours le triste record du nombre d’abandons au niveau européen avec près de 100 000 chaque année, selon la fondation 30 Millions d’Amis.