« Ah oui, tu veux être pute ? » : Dans « Vanity Fair », Virginie Efira raconte les humiliations de son enfance 

En couverture du nouveau numéro de Vanity Fair, l'actrice, à l'affiche de Benedetta, retrace son parcours et notamment ses premières aspirations d'actrice. 
Benedetta  Virginie Efira refuse que sa fille voie le film de Paul Verhoeven
Stephane Cardinale - Corbis via GettyImages

« Longtemps, j’ai trituré ma médiocrité, réelle ou supposée. Pendant la première partie de ma vie, j’étais embourbée dans l’existence », confie d'emblée Virgine Efira à Vanity Fair. En couverture de notre nouveau numéro, l'actrice, à l'affiche de Benedetta, s'est racontée à cœur ouvert. D'où lui vient son désir de devenir actrice ? De sa plus tendre enfance, répond-elle, vers l'âge de cinq ans. 

Mais à l'école, quand elle évoque ses rêves d'avenir, elle doit automatiquement essuyer les critiques les plus ignobles. « Ah oui, tu veux être pute ? », lui balance-t-on. « On me faisait des blagues très humiliantes. Je me souviens d’un prof de maths qui plaisantait en me disant : “C’est combien, Virginie ?” Et donc je rigolais aussi pour donner le change. C’était presque normal. C’est ensuite que j’ai revisité ces endroits d’humiliation. Ces souvenirs sont devenus des moments de trouble bien plus tard. Le passé s’est éclairé d’autres choses. C’est le propre de la mémoire d’être en mouvement. J’ai appris à changer la perception de ce qui a été vécu comme une honte, une douleur, à en atténuer le sentiment de gravité », se souvient-elle précisément.  

« Enfant, j’aimais être choisie pour lire une poésie devant la classe. J’avais un petit côté exhib’ sans doute. Et puis, je rêvais d’une vie d’actrice, y compris parce que je lisais que certaines s’étaient mariées quatre fois et pas seulement parce que je trouvais que Shakespeare avait une
langue riche : j’avais envie qu’on me regarde », admet-elle. 

À son arrivée en France, après avoir quitté sa Belgique natale, Virginie Efira a dû d'abord dompter le milieu du show-business, en commençant par faire de la télé. « J’étais vulgaire, je m’habillais de façon très outrancière. Même à Cannes les premières fois, j’avais les seins dehors. J’étais hypermaquillée, je ne captais pas les codes. Ça va mieux maintenant », analyse-t-elle aujourd'hui. 

Depuis plusieurs années désormais, le cinéma lui tend les bras. Anne Fontaine, Emmanuel Mouret, Justine Triet, Albert Dupontel, Paul Verhoeven… Tous la veulent. Sur grand écran, l'actrice n’en finit pas de dévoiler toutes ses aspérités et sa rareté.