Les Taliban affirment qu'ils respecteront les droits de l'homme. Crédit : kyodo/picture-alliance
Les Taliban affirment qu'ils respecteront les droits de l'homme. Crédit : kyodo/picture-alliance

Dans une déclaration au journal autrichien Kronen Zeitung, Zabihullah Mujahid, l'une des plus importantes voix des Taliban à Kaboul, a déclaré que les Afghans déboutés du droit d'asile en Europe et expulsés vers l'Afghanistan seraient traduits en justice.

Zabihullah Mujahid, l'une des plus importantes voix des Taliban, à Kaboul, a déclaré, lundi 30 août, au journal autrichien Kronen Zeitung, que les Afghans dont les demandes d’asile ont été rejetées "seraient traduits en justice" à leur retour dans le pays. "Le tribunal devra alors décider comment procéder avec eux".

Le journal autrichien n’a pas réussi à obtenir plus de précisions quant au sort qui attendraient ces expulsés.

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Au cours de la même interview, le porte-parole des Taliban a également réitéré l’engagement de son gouvernement à respecter les droits des femmes dans le cadre de la loi islamique. "Nous garantirons tous les droits auxquels les femmes ont droit en vertu de la charia. Nous accorderons aux femmes des droits islamiques, favoriserons l’éducation et créerons des conditions de travail. Nous sommes en train de mettre tout cela en place".

Le gouvernement autrichien du chancelier conservateur Sebastian Kurz a adopté une ligne dure en ce qui concerne sa politique migratoire. Le ministre de l’Intérieur souhaite continuer à renvoyer les Afghans déboutés du droit d'asile – un débat qui s'est intensifié après le meurtre en juin d'une adolescente de 13 ans, attribué à des demandeurs d'asile afghans.

Les Afghans constituaient 10,6 % des demandeurs d'asile dans l'UE

Le 3 août, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait conduit Vienne à reporter l’expulsion d’un demandeur d’asile afghan. La Cour avait bloqué l'expulsion, au moins jusqu’à la fin du mois d’août, estimant qu’il pourrait être contraire au droit européen qui interdit les renvois vers des zones de conflit.

Le gouvernement autrichien avait estimé que cette décision de la CEDH concernait "un cas individuel spécifique" et non pas la politique "générale" de l’Autriche en matière d’expulsions.

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Après la prise de Kaboul par les Taliban, l’Autriche n’a pas activement participé à l’effort des Occidentaux pour aider à l’évacuation de civils menacés par le nouveau régime des fondamentalistes. Des dizaines d’Autrichiens ont été exfiltrés du pays mais le pays n'a pas envoyé d'avions. Seule une équipe de quatre personnes était présente à Kaboul.

Cet été, l'Afghanistan avait appelé les pays européens à cesser durant les trois prochains mois les expulsions des migrants afghans.

En 2020, les Afghans constituaient 10,6 % des demandeurs d'asile dans l'UE (un peu plus de 44 000 sur quelque 416 600 demandes), le deuxième contingent derrière les Syriens (15,2 %), selon l'agence statistique de l'UE Eurostat.

 

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