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Les talibans pourraient utiliser des données informatiques pour traquer certains Afghans

Depuis l’arrivée du nouveau pouvoir à Kaboul, de nombreuses ONG redoutent que les talibans utilisent les données informatiques pour traquer les Afghans ayant aidé les forces de la coalition. Au-delà des réseaux sociaux, ils pourraient se servir des bases de données établies par l’ancien pouvoir et par les États-Unis, avec des informations sensibles comme empreintes digitales ou photos d’identité.

De nombreuses ONG s'inquiètent de l'utilisation des données informatiques par les talibans. Ici, des membres du groupe à l'aéroport international de Kaboul après le départ total des Américains, le 31 août 2021.
De nombreuses ONG s'inquiètent de l'utilisation des données informatiques par les talibans. Ici, des membres du groupe à l'aéroport international de Kaboul après le départ total des Américains, le 31 août 2021. © AFP - WAKIL KOHSAR
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Sous l’égide des États-Unis, l’Afghanistan s’était largement équipé d’infrastructures télécoms et numériques. Le gouvernement d’Ashraf Ghani avait mis en place, par exemple, une carte d’identité électronique comprenant des données biométriques de ses citoyens afin de leur permettre de voter.

« Les talibans y auront désormais probablement accès », s’inquiétait déjà l’ONG Human Rights First, lors de la prise de Kaboul par le groupe le 15 août.

La base de données HIIDE, très sensible, dans les mains des talibans

Les talibans se seraient également emparés du dispositif dénommé HIIDE abandonné par les forces américaines. La base de données stockée par ce système contient des informations sensibles comme des empreintes digitales, des scans rétiniens et des photos d'identités de personnes ayant contribué, de près ou de loin, avec les forces de la coalition occidentale.

► À lire aussi Après le départ des Américains, les Afghans s’exilent vers le Pakistan, première destination des réfugiés

La question désormais est de savoir si ces informations cryptées permettront aux talibans d'identifier les opposants à leur régime ou de mettre en place un système de surveillance de la population. « Ce serait étonnant que les talibans n’aient pas de compétences informatiques pour pouvoir sortir de ces différents fichiers les informations dont ils auraient besoin, et ce serait absolument dramatique pour les personnes sur ces fichiers », s’inquiète Nathalie Godard, directrice de l'Action chez Amnesty International France.

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Le traitement des informations des bases de données américaines par les talibans pour traquer des Afghans «serait absolument dramatique»

Dominique Desaunay

Pour y échapper, les Afghans invités à effacer leurs traces numériques

Pour faire face à la menace d’une cyber-répression, les Afghans sont invités par les ONG et les géants du Web américain à effacer leurs traces numériques. La fondation Human Rights First a rédigé à ce titre une version en pachtoune et dari de son livre blanc : « Comment connaître son historique numérique ». Un document qui avait déjà été diffusé en 2020, à destination, cette fois, des manifestants de Hong Kong.

Un autre guide, sur comment « contrer » la biométrie, vient, lui aussi, d’être réédité en ligne.

Par ailleurs, le groupe de travail « La technologie contre le terrorisme », soutenu par l’Organisation des Nations unies, a annoncé qu’il considérait tous les messages sur les réseaux sociaux publiés par les talibans afghans comme « contenus terroristes » et seraient supprimés automatiquement par la quasi-totalité des grandes plates-formes du Web.

► À lire aussi : Les données biométriques, un risque de plus pour les collaborateurs afghans des Occidentaux

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