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© CFCV

Le Collectif fémi­niste contre le viol appelle à la soli­da­ri­té pour renou­ve­ler son parc informatique

Incontournable depuis le début des années 1990 dans la sphère mili­tante fémi­niste, l’association Collectif fémi­niste contre le viol (CFCV) a aujourd’hui besoin de vos dons pour moder­ni­ser les équi­pe­ments ser­vant aux écou­tantes de sa ligne téléphonique. 

« Nos ordi­na­teurs, issus d’un don il y a très long­temps, sont obso­lètes, cela devient impos­sible de tra­vailler avec, indique à Causette Emmanuelle Piet, pré­si­dente du Collectif fémi­niste contre le viol (CFCV). Nous avons aus­si besoin de renou­ve­ler les télé­phones de notre ligne d’écoute, eux aus­si dépas­sés. » Fin juillet, l’association lan­çait une cagnotte en ligne pour per­mettre la moder­ni­sa­tion des outils de tra­vail des dix sala­riées et d’une quin­zaine de béné­voles qui consti­tuent l’équipe d’écoutantes de la per­ma­nence télé­pho­nique. L’écoute des vic­times de viol consti­tue, avec le volet for­ma­tion des professionnel·les (magistrat·es, méde­cins, policier·ères, etc.) et le volet accom­pa­gne­ment juri­dique des plai­gnantes, la prin­ci­pale acti­vi­té du CFCV. Chaque année, le 0 800 05 95 95 reçoit en moyenne 8 000 appels.

« La force de notre numé­ro, sou­ligne Emmanuelle Piet, est son inti­tu­lé : Viols Femmes Informations. Cela per­met à la vic­time de savoir qu’elle sera enten­due sans qu’elle ait elle-​même à pro­non­cer le mot “viol”, ce qui peut être très dif­fi­cile pour cer­taines. Nous le pro­non­çons pour elles. » Les vic­times, pré­cise la méde­cin de Protection mater­nelle et infan­tile (PMI) en Seine-​Saint-​Denis, peuvent appe­ler « alors qu’elles ont été vio­lées hier ou il y a vingt ans, pour se ren­sei­gner sur la pres­crip­tion ». Les écou­tantes, au pro­fil aus­si divers que juristes, psy­cho­logues ou « simples » mili­tantes fémi­nistes, reçoivent une for­ma­tion spé­ci­fique à ce rôle déli­cat. Ensuite, elles béné­fi­cient de 40 heures de prises en main de la ligne « en double écoute », c’est-à-dire, avec une ancienne de l’asso, avant de pou­voir voler de leurs propres ailes.

Parfois, les femmes appellent parce que le pro­cès de leur agres­seur se tient le len­de­main et qu’elles ont besoin de sou­tien. Le CFCV pro­pose un accom­pa­gne­ment juri­dique, qui peut alors prendre la forme d’une pré­sence soro­rale au tri­bu­nal. « Il arrive que nous nous consti­tuions par­tie civile à leurs côtés, détaille Emmanuelle Piet. Lorsque nous nous ren­dons compte que c’est le pot de terre contre le pot de fer, ou lorsque le pro­cès éclaire un pan inédit de ce phé­no­mène de socié­té qu’est le viol. » Une des der­nières fois que le CFCV a ain­si été par­tie civile pour média­ti­ser le pro­cès, c’est dans une affaire où la poli­cière avait très bien pris en charge une plainte pour viol, jusqu’à retrou­ver d’autres vic­times de l’accusé. À l’inverse, une autre affaire récente illus­trait le refus tou­jours actuel de certain·es policier·ères à prendre la plainte d’une vic­time – alors que c’est obligatoire.

Le 3919, com­plé­men­taire de Viols Femmes Informations

À l’heure où, lun­di 30 août, la ligne d’écoute pour les vic­times de vio­lences conju­gales, le 3919, vient d’être ouverte 24 h/​24 et 7 j/​7 à la suite d’une déci­sion gou­ver­ne­men­tale, le CFCV espère ne pas être oublié. « Le pro­blème, c’est que la com­mu­ni­ca­tion gou­ver­ne­men­tale ne tourne qu’autour des vio­lences conju­gales et met un peu de côté les autres formes de vio­lences faites aux femmes, explique Emmanuelle Piet. Pourtant, nous avons un par­te­na­riat avec Solidarité Femmes, l’association qui gère le 3919. Nous leur envoyons les vic­times de vio­lences conju­gales qui ne font pas état de viol et elles nous envoient les vic­times de viol hors sphère conju­gale qui pour­raient les avoir appe­lées parce qu’elles ne connais­saient pas notre numé­ro. »

Le CFCV ne réclame pour autant pas une exten­sion de sa ligne, ouverte de 10 à 19 heures du lun­di au ven­dre­di, comme cela a été fait pour le 3919, arguant que ni l’un ni l’autre de ces numé­ros ne consti­tuent des lignes d’urgence. « L’argent devrait plu­tôt aller, selon moi, à des numé­ros d’urgence tenus par des poli­ciers spé­cia­li­sés et for­més sur l’ensemble des vio­lences faites aux femmes. » En atten­dant qu’un tel ser­vice public existe, le CFCV compte sur vous pour renou­ve­ler ses outils per­met­tant d’aider les victimes.

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