L'invincible été d’Albert Camus : épisode • 1/4 du podcast Les quatre saisons

Albert Camus à Florence en 1937 - ©Collection Catherine et Jean Camus
Albert Camus à Florence en 1937 - ©Collection Catherine et Jean Camus
Albert Camus à Florence en 1937 - ©Collection Catherine et Jean Camus
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Qu'y a-t-il derrière le paradis des sens qu'évoque l'été ? L'ennui, le silence ? Comment cette expérience de l'été a permis à Camus de tisser une oeuvre où la sensibilité se met au service de la raison, de la pensée d'un monde qu'il perçoit à travers sa violence et son injustice ?

Avec
  • Vincent Duclert Historien, chercheur titulaire à l'EHESS, inspecteur général de l'Éducation nationale, professeur associé à Sciences Po

Les saisons ont leur raison et chaque année, ça recommence : quatre fois par an, c'est le retour du même, les mêmes saisons qui se succèdent dans le même ordre, ce qui laisse croire que rien n'est jamais nouveau sous le soleil et que nous avons beau vivre, avancer, évoluer, nous transformer, la nature, elle, s'obstine à recommencer encore et toujours le même cycle immuable qui ressemble étrangement à notre propre vie.
Ainsi, nous avons notre printemps, notre été, notre automne et notre hiver. Et chaque saison est pour nous un morceau de vie qu'on s'apprête à vivre et qui ne reviendra plus. Ce qui en dit long sur notre rapport au temps.
Alors, on commence avec Albert Camus, c'est à dire... avec l'été.

L'invité du jour :

Vincent Duclert, historien des sociétés démocratiques, chercheur au Centre Raymond Aron (qu'il a dirigé de 2017 à 2019)

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L'été pour percevoir le monde

L'été est pour Camus un révélateur, avec sa lumière vive, avec sa chaleur, avec les sens qui sont totalement ouverts, qui lui permet de comprendre le monde, comprendre le temps, et de se situer. Ce qui est très beau c'est qu'il nous fait ressentir l'été, il y a une prose poétique dans "Noces, suivi de L'été". Camus comprend, avec l'été, son destin et la manière dont on peut se situer dans l'histoire, et la comprendre l'histoire. On est à la fois dans la sensibilité et dans la raison, et c'est très fort, on n'est pas du tout dans une philosophie de l'élan vital qui bannirait la raison, au contraire_..._
Vincent Duclert

Textes lus par Bernard Gabay :

  • Albert Camus, “L'Été à Alger" dans Noces, éditions Gallimard, 1939, pages 37-38

Sons diffusés :

  • Archive du 16 mars 1948, Camus lit La Peste, dans L'heure du Club d'essai, RDF
  • Chanson de Brigitte Bardot, La madrague (Antis Remix)
  • Extrait du film Liberté-Oléron, de Bruno Podalydès, 2001
  • Archive de Camus du 10 décembre 1957, Discours de Stockholm (prix Nobel), RDF (avec une musique de Philip Glass, Musique américaine pour piano, Études pour piano n°5)
  • Extrait de la préface de L’Envers et l’endroit (1958), d'Albert Camus, première publication du texte en 1937 dans les Œuvres, éditions Quarto Gallimard page 96, lu par Chloé Réjon
  • Archive de Camus sur la dimension moraliste, 16 mars 1954, RTF
  • Adèle van Reeth lit un extrait de "La mer au plus près" dans L'été, 1954, éditions Gallimard (avec une musique de François Staal, bande originale du film Camus, de Laurent Jaoui)
  • Albert Camus, “Retour à Tipasa” (1952) dans L'Été, éditions Gallimard, 1954, lu par Philippe Caubère
  • Chanson de fin de Janis Joplin, Summertime (live at the woodstock music & art fair, 17 août 1969)
Les Chemins de la philosophie
59 min

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