Des experts internationaux décrivent les critères de diagnostic de rémission du diabète

Publié le par Alexandra Bresson

Grâce à un mode de vie adapté, accompagné le plus souvent, par la prise régulière de médicaments, le diabète s’apprivoise au jour le jour. Dans une déclaration commune, des experts évoquent même la possibilité d'une « rémission », à condition de correspondre à ce critère très précis.

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de sucre dans le sang, appelé hyperglycémie. Il existe deux types de diabète : le diabète de type 1 et le diabète de type 2, le plus fréquent en France (92% des cas selon les données du ministère de la Santé). Ce dernier est favorisé par une insulino-résistance, c’est-à-dire une baisse de sensibilité des cellules à l’insuline ce qui en entraîne un besoin accru, auquel les cellules sécrétrices du pancréas finissent par ne plus pouvoir répondre. Outre une prédisposition génétique, une alimentation trop riche ou déséquilibrée, la sédentarité, le surpoids et l’obésité sont autant de facteurs de risques connus de diabète de type 2.

C'est pourquoi le traitement de première intention porte sur la modification des habitudes de vie, à savoir favoriser une alimentation équilibrée et la pratique d’une activité physique régulière, limiter la consommation de produits gras et sucrés et réduire le surpoids et l’obésité. En seconde intention, des médicaments antidiabétiques aident à contrôler la glycémie, puis l’injection d’insuline si la sécrétion de l’insuline s’épuise. Mais qu'en est-il d'une possibilité de « rémission » pour les patients concernés ? A partir de quand peut-on la déclarer ? Partant du constat qu'il manque un critère de jugement commun dans ce domaine, des organismes réunis par l'Endocrine Society se sont penchés sur le sujet.

Un suivi très régulier est toujours recommandé

Par « rémission », ces organismes (Association européenne pour l'étude du diabète, Association américaine du diabète et Diabetes UK) entendent l’obtention d’un bon contrôle glycémique sur une période prolongée sans traitement médicamenteux, précisant qu'aucun traitement ne permet pour l'instant de garantir la disparition complète de la maladie. Dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, ce groupe international d'experts estime que la rémission doit être définie « comme un retour de l'hémoglobine glyquée (HbA1c) à moins de 6,5%, survenu spontanément ou à la suite d'une intervention, et qui persiste pendant au moins trois mois sans prendre de médicaments contre le diabète.

L’hémoglobine glyquée est le reflet de la glycémie, qui permet par un dosage sanguin d'évaluer l’équilibre glycémique sur une plus longue période. Comme l'explique la Fédération française des diabétiques, « le résultat de cet examen est important car il permet d’avoir une vision de l’équilibre du diabète. Exprimée en pourcentage, l’hémoglobine glyquée est fonction de l’équilibre glycémique des deux à trois mois précédents. Généralement, un diabète est considéré comme équilibré si le taux d’HbA1c est inférieur ou égal à 7%. Au-delà, le risque de développer des complications à long terme augmente. » A noter que ce taux est également recommandé par la Haute Autorité de santé (HAS).

Les experts précisent par ailleurs que le test de l'HbA1c pour documenter une rémission doit être effectué juste avant une intervention puis une nouvelle fois trois mois au plus tôt après celle-ci ou l'arrêt de tout traitement. Etant donné qu'il existe encore beaucoup d'incertitudes quant à la durée de la rémission et aux facteurs associés à une rechute, ces derniers insistent sur l'importance pour les médecins de réaliser au moins une fois par an des tests visant à déterminer son maintien à long terme. « D'autres recherches sont nécessaires pour déterminer les effets sur les résultats médicaux à court et à long terme de la rémission du diabète de type 2 à l'aide des interventions disponibles », concluent-ils.

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