C’est un défi sacrément audacieux que se sont lancé le chef d’orchestre suisse Guillaume Berney et son compatriote, l’ingénieur Florian Colombo : réinventer l’œuvre inachevée du maître de la musique classique Ludwig van Beethoven, grâce à des algorithmes.

Le public helvète a été le premier à entendre le résultat : le morceau, complété à partir d’une poignée de notes du génial compositeur allemand – possiblement des fragments de sa dixième symphonie – a été joué gratuitement jeudi et vendredi au Métropole de Lausanne et au Victoria Hall de Genève, par l’orchestre romand Nexus.

D’une durée de sept minutes, l’œuvre a été “créée le matin même du concert par un programme qui a appris à connaître le compositeur en digérant l’œuvre des 16 quatuors à cordes de Beethoven”, explique la RTS. “Les esquisses de la 10e symphonie, laissées lors de la mort de Beethoven”, ont ensuite été “ajoutées dans l’ordinateur qui, via des algorithmes” a généré “une nouvelle partition”.

Un outil qui “permet aux amateurs d’aborder la composition avec peu de connaissances musicales”

Pour mettre au point son outil, l’ingénieur en intelligence artificielle Florian Colombo “s’est plongé avec délices dans les méandres des réseaux de neurones artificiels, ces architectures de traitement de données qui font aujourd’hui fonctionner les moteurs de recherche, les logiciels de traduction ou les recommandations de musique accordées à nos goûts sur les programmes de streaming”, raconte le quotidien suisse 24 heures. “Mais le ‘deep learning’ appliqué à l’écriture musicale recèle des difficultés encore plus grandes, car il faut combiner modèle mélodique, harmonique et rythmique”, souligne le journal régional.

En musique, “je suis bon interprète, mais mauvais compositeur”, a confié à 24 heures, Florian Colombo qui espère que son outil “permettra à beaucoup d’amateurs d’aborder la composition avec peu de connaissances musicales”.