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Le Covid-19 a eu un « impact dévastateur » sur la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose

Le Fonds mondial s’inquiète notamment de baisses significatives des services de dépistage et de prévention du VIH pour les populations-clés et vulnérables, et d’une forte diminution du nombre de personnes testées et traitées pour la tuberculose.

Le Monde

Publié le 08 septembre 2021 à 01h50, modifié le 08 septembre 2021 à 11h53

Temps de Lecture 2 min.

Pour la première fois depuis sa création, en 2002, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (aussi appelé « Fonds mondial ») a fait état d’un recul dans la lutte contre ces épidémies, en raison de la pandémie de Covid-19.

Dans le rapport annuel publié par la fondation le mercredi 8 septembre, les chiffres de 2020 « confirment ce que nous redoutions au moment où le Covid-19 est apparu », a résumé Peter Sands, directeur exécutif du Fonds : « L’impact du Covid-19 a été dévastateur. Pour la première fois de notre histoire, nos principaux indicateurs sont en recul. »

La lutte contre la tuberculose particulièrement touchée

Le Covid-19 a gravement perturbé l’accès aux systèmes de santé, aux tests de dépistage et aux traitements dans de nombreux pays. La pandémie a notamment eu des conséquences « catastrophiques » dans la lutte contre la tuberculose. En 2020, le nombre de personnes traitées pour une tuberculose résistante aux médicaments a baissé de 19 %. Dans les pays où le Fonds mondial investit, quelque 4,7 millions de personnes atteintes par la maladie ont reçu un traitement, soit environ un million de moins qu’en 2019.

Sur le front de la lutte contre le VIH, l’impact du Covid-19 est également significatif. Si le nombre de personnes positives recevant un traitement antirétroviral a continué d’augmenter, de 9 % en 2020, le rapport fait état d’un recul « alarmant » des services de prévention et de dépistage auprès des personnes-clés et vulnérables.

Le nombre de personnes touchées par des programmes de prévention du sida a diminué de 11 % en 2020, de 12 % auprès des plus jeunes populations. Le nombre de traitements administrés aux mères pour empêcher leur bébé de contracter le virus a, lui, baissé de 4,5 %. Le dépistage du sida a globalement fléchi de 22 %, retardant le début des traitements dans la plupart des pays. Dans les pays où le Fonds mondial investit, 21,9 millions de personnes étaient sous traitement antirétroviral contre le VIH en 2020, une hausse de 8,8 % par rapport à 2019.

Jusqu’à présent, les programmes de lutte contre le paludisme semblent avoir été moins affectés par le Covid-19, poursuit le rapport. Le nombre de moustiquaires distribuées a notamment continué de croître, de 17 % en 2020. En effet, dans un certain nombre de pays, les volontaires engagés dans la lutte contre la maladie ont délaissé les distributions dans les grands centres, incompatibles avec la pandémie, au profit du porte-à-porte.

Pour autant, le nombre de dépistages de personnes soupçonnées d’avoir le paludisme a baissé de 4,3 % en 2020. Et les progrès pour endiguer la maladie ont stagné, déplore le Fonds.

Quelques lueurs d’espoir

La pandémie de Covid-19 a fait la lumière sur l’« importance cruciale » des systèmes de santé dans le monde, souligne le Fonds. Quelques lueurs d’espoir cependant : elle a été à l’origine d’un certain nombre d’innovations dont a profité la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Au Nigeria, par exemple, l’agence nationale de contrôle du sida a opportunément procédé à des dépistages du VIH sur des personnes qui se déplaçaient dans les centres médicaux pour des tests de dépistage du SARS-CoV-2, relate le Fonds. Résultat : les détections de personnes positives ont augmenté.

En 2020, la réponse rapide du Fonds à la pandémie a permis d’éviter le pire, se félicite-t-il également. L’an dernier, il a déboursé 4,2 milliards de dollars (environ 3,5 milliards d’euros) pour continuer de lutter contre sida, tuberculose et paludisme.

Le Fonds mondial est un partenariat original entre Etats, société civile, secteur privé et malades. Ses ressources allouées vont pour moitié à la lutte contre le sida et pour moitié au paludisme et la tuberculose. Depuis sa création, en 2002, il revendique 44 millions de vies sauvées.

Sommaire de notre série « A quoi sert le Fonds mondial ? »

Fruit d’un partenariat entre Etats, organisations, secteur privé et malades, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme investit près de 4 milliards de dollars par an (près de 3,7 milliards d’euros) pour soutenir des programmes de lutte contre ces trois maladies. Organisée tous les trois ans, la conférence de reconstitution des fonds de cette organisation internationale a lieu les mercredi 9 et jeudi 10 octobre à Lyon, sous la présidence d’Emmanuel Macron. Le Monde Afrique s’est rendu en Côte d’Ivoire, au Maroc, au Ghana et au Mali pour voir des exemples concrets de cette mobilisation. Zoom en reportages.

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