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Tourcoing: violée, menacée de mort, elle supplie les bailleurs sociaux de la reloger

Laura, 24 ans et mère d’un garçon de 6 ans, a déposé plainte pour viol en juin. Depuis, elle subit des menaces quotidiennes devant chez elle. Elle multiplie les démarches pour changer d’appartement.

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Laura a une force mentale inimaginable. Mais les souffrances endurées par cette Tourquennoise sont déjà bien trop nombreuses pour une femme de 24 ans. Laura raconte un parcours de vie difficile, deux viols dans sa jeunesse. Mais aussi le début d’une reconstruction auprès de son fils de six ans, dans leur petit appartement du quartier Les Francs. « Je me sentais bien ici depuis quatre ans », assure-t-elle.

Le quartier des Francs à Tourcoing, dans lequel les faits se sont déroulés.
Le quartier des Francs à Tourcoing, dans lequel les faits se sont déroulés.

Jusqu’au mois de juin dernier. Quelques jours auparavant, Laura explique s’être interposée entre un homme, visiblement connu pour « traîner dans le quartier », et un petit garçon d’une dizaine d’années. « Il le frappait, je suis intervenue et il m’a giflé. » Le début de la descente aux enfers.

« Il m’a dit qu’il ne partirait pas d’ici sans m’avoir violée »

La nuit du 2 au 3 juin, l’individu en question revient remuer le volet de la chambre de Laura, installée au rez-de-chaussée. « Il voulait soi-disant s’excuser. » La jeune femme n’ouvre pas mais l’homme insiste, sonne frénétiquement à l’interphone. Ce qui agace probablement les voisins qui finissent par ouvrir la porte de l’immeuble. « Il est arrivé devant chez moi, j’ai voulu lui demander de partir mais j’étais dans le gaz car je suis déjà sous traitement pour dormir. Il a poussé la porte et m’a dit qu’il ne partirait pas d’ici sans m’avoir violée. » Laura a déposé plainte pour viol et une enquête est ouverte par les services de police.

Condamné à un an de prison

Seulement, la situation a continué à s’aggraver. « Dès qu’il a su que j’avais porté plainte, c’était des insultes, des menaces de mort… » Laura retourne au commissariat, dépose une nouvelle plainte. Et le 26 août, son agresseur a été condamné à un an de prison pour menaces et intimidations. Par ailleurs, « il lui est interdit d’entrer en contact avec la victime pendant cinq ans, détaille le parquet de Lille. Il a été accordé 3000 € à la victime au titre des dommages et intérêts. » Absent à l’audience, le prévenu est désormais sous le coup d’un mandat d’arrêt pour qu’il purge sa peine.

« Il est en cavale mais ses amis, sa famille me menacent à sa place, viennent en bas de chez moi… Le 16 juillet, un de ses copains m’a frappé de trois coups de poing dans la tête. »

« C’est une situation d’urgence »

Alors, Laura a beau faire bonne figure face aux insultes quotidiennes, son moral n’est pas infaillible. Et aujourd’hui, la mère de famille ne se sent plus en sécurité dans son propre logement. Son fils n’a d’ailleurs pratiquement pas passé l’été chez lui.

Épuisée et apeurée, Laura a multiplié les démarches pour changer d’appartement jusqu’à interpeller Gérald Darmanin sur sa page Facebook. Près de quatre mois après les faits, le contexte reste le même ou presque. Aujourd’hui, la jeune femme témoigne pour tenter de faire bouger les choses mais aussi pour toutes les autres victimes qui n’auraient pas la force d’en rendre compte. « Ce n’est pas normal de devoir se battre en permanence pour une situation d’urgence ! »

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