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Benoît Hamon quitte la vie politique : « Les fléaux contre lesquels je me suis battu jeune sont plus forts aujourd’hui »

L’ancien candidat socialiste à la présidentielle de 2017 explique, dans un entretien au « Monde », pourquoi il a décidé de se retirer de la vie politique nationale pour prendre des responsabilités au sein de Singa, une organisation non gouvernementale.

Propos recueillis par 

Publié le 09 septembre 2021 à 11h29, modifié le 10 septembre 2021 à 12h06

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Benoît Hamon, à Paris, le 8 septembre.

Dans un entretien au Monde, Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle il y a cinq ans, fondateur du parti Génération. s, estime qu’il faut « envisager l’action pas simplement au travers de l’exercice du pouvoir ou des institutions mais par la mobilisation citoyenne, la création d’activités, l’innovation ».

Vous vous retirez de la vie politique. Pourquoi ?

J’ai cheminé dans une sorte de zone grise entre l’époque où j’étais très impliqué dans la vie politique jusqu’à l’élection présidentielle de 2017, puis dans une transition hybride entre un engagement partisan et une vie personnelle, un métier, qui m’éloignaient de plus en plus de la politique. Je n’ai pas l’impression d’un grand saut dans le vide.

Singa, l’organisation que je rejoins, est représentative de ces mouvements citoyens qui se sont développés depuis dix ans et qui ont énormément d’impact par les solutions qu’ils proposent, dans le débat public comme dans les représentations que l’on peut avoir de sujets conflictuels comme l’immigration. Singa est à la fois une ONG, un mouvement tourné vers l’accueil des réfugiés et des personnes migrantes qui tire le meilleur parti de ce qu’elles sont, leurs compétences, leurs talents, leurs ambitions pour favoriser une inclusion bénéfique à eux-mêmes et surtout à la société d’accueil. C’est aussi une entreprise sociale, qui travaille en partenariat avec de grandes fondations, comme The Human Safety Net, des entreprises ou des institutions, pour changer les perceptions négatives des migrations et pour démontrer les liens entre innovation et migration.

Plusieurs études l’attestent : plus une société est inclusive, plus son économie va bien, plus les rapports sociaux sont pacifiés. C’est aussi là que se mène la bataille culturelle. C’est un parti pris puissant à un moment où l’on vit dans le mythe des sociétés closes, comme le disait Bergson.

Cette démarche vient de vous ou de Singa ?

Je les ai contactés. Je savais qu’ils cherchaient quelqu’un. J’ai rencontré ses fondateurs. On a imaginé ensemble le futur de Singa. Les discussions ont duré deux mois.

Quelle sera votre fonction ?

Je serai directeur général de Singa Global. Je serai accompagné par une nouvelle directrice des opérations, Fatemeh Jailani. Ma mission, c’est d’accélérer le changement d’échelle en Europe et en Amérique du Nord. Singa est assez connue en France. Elle a une bonne réputation sur l’impact de ses incubateurs qui accueillent principalement des exilés mais aussi des innovateurs locaux qui ont des projets consacrés à l’inclusion. L’idée est de permettre que le potentiel de chacun se dévoile et s’épanouisse. L’image que nous conservons des personnes migrantes est celle de femmes et d’hommes abîmés par l’exil. Pourtant, leur vie ne se résume pas à ce parcours. Combien de gens sous les tentes sont des trésors ? Il y a un potentiel incroyable. Tout le monde ne créera pas Google ou BioNtech. Mais il y a aussi les futures Marie Curie sous les tentes de la porte de la Chapelle.

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