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Une compagnie aérienne brésilienne devra payer le maquillage de ses hôtesses

La compagnie aérienne Gol est désormais obligée de payer les frais esthétiques de ses employées d'accueil. Image d'illustration [AGIF / AFP - MATEUS BONOMI]
Une compagnie aérienne brésilienne devra payer le maquillage de ses hôtesses / Le Journal horaire / 32 sec. / le 10 septembre 2021
Gol, une compagnie aérienne brésilienne, a été sommée par la justice de payer à ses hôtesses leurs maquillage, manucure et épilation. Les prud'hommes ont estimé que les femmes n'avaient pas à dédier une partie de leur salaire à leur apparence, une obligation professionnelle.

La décision, rendue à la fin juillet par un conseil des prud'hommes du sud du pays et révélée par des médias locaux seulement cette semaine, oblige la compagnie aérienne à "fournir gratuitement à toutes ses employées – qui œuvrent dans les aéroports et les avions - le kit de maquillage prévu dans son code de présentation du personnel" et à participer aux frais de "manucures, séances d'épilation des sourcils et de la lèvre".

Le conseil, saisi après une action collective, a estimé que, contrairement à leurs collègues masculins, les employées de Gol étaient contractuellement tenues de consacrer une part de leur revenu à leur apparence. En compensation, la compagnie aérienne devra leur verser 220 réaux (35 francs) mensuels.

Coupable d’une discrimination de genre

Le responsable du syndicat national des hôtesses et stewards (SNA), Clauver Castilho, a estimé que l'action collective concernait "quelque 4000 femmes", hôtesses de l'air et aéroportuaires.

Gol a objecté lors du procès que les soins cosmétiques n'étaient que des recommandations. Mais le conseil a affirmé que la compagnie aérienne s'était rendue coupable "d’une discrimination de genre et d'une réduction du salaire des femmes" par rapport à celui des hommes.

Il réclame une indemnisation pour préjudice moral collectif de 500'000 réaux. La compagnie aérienne a interjeté appel de la décision, la jugeant "abusive".

Une décision qui pourrait ouvrir une brèche

Malgré des actions individuelles semblables dans les conseils prudhommaux, il s'agit de la première action collective qui pourrait créer un précédent.

"Cette décision peut influencer d'autres secteurs professionnels où les femmes sont obligées de se maquiller, car, si elle est confortée par les tribunaux" d'appel, "elle fera jurisprudence", a estimé Clauver Castilho.

ats/ami

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