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L'hommage de Claude Lelouch à Belmondo : "Il envoyait les plus beaux sourires du monde"

En pleine lecture de Paris Match, Belmondo sous l'oeil de la caméra de Claude Lelouch, pendant le tournage d'"Itinéraire d'un enfant gâté."
En pleine lecture de Paris Match, Belmondo sous l'oeil de la caméra de Claude Lelouch, pendant le tournage d'"Itinéraire d'un enfant gâté." © CLOPET/SIPA
Par Claude Lelouch, propos recueillis par Benjamin Locoge , Mis à jour le

«Quand il apprend à Richard Anconina à dire “bonjour”, c’est comme s’il racontait sa propre vie».

J’ai toujours eu le sentiment qu’en se disant “bonjour” on se disait tout. Quand j’ai imaginé “Itinéraire d’un enfant gâté”, Jean-Paul et moi traversions un creux dans nos carrières respectives. Nous voulions revenir avec un film qui parle de choses essentielles, traitées avec légèreté. On a conçu cette scène de face à face avec Richard Anconina, notre idée c’était que ce “bonjour” est la chose la plus importante de la vie. Parce que la manière dont Jean-Paul apprend à Richard à dire “bonjour”, c’est comme s’il lui racontait sa propre vie. En même temps, tel un boxeur il le met au tapis. Toute la séquence repose aussi sur la façon dont Jean-Paul explique qu’il ne faut jamais avoir l’air surpris. Nous étions partis du constat simple que si vous avez l’air étonné, on en profite pour vous massacrer. Alors autant prendre l’avantage.

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Jean-Paul voulait absolument que tout cela reste au premier degré sans être gonflant. Avec ce film, nous tenions à parler de l’amour, de la mort, de la famille, mais sans gravité. Ce tournage nous a permis de faire le tour du monde, nous sommes allés de San Francisco à l’île de Marlon Brando , en passant par le Zimbabwe, au milieu des animaux sauvages. C’est resté l’un de ses plus beaux souvenirs. Tout était magique. Les caméras coupées, il n’arrêtait pas de rire, de déconner. Je sentais qu’il était en train de démarrer une deuxième vie. Pour lui comme pour moi, ce film a été une renaissance complète. Le public est revenu en masse d’un seul coup et Belmondo a retrouvé le haut de l’affiche.

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Il y a quelques semaines, je suis allé chez lui. Il ne pouvait plus parler, mais il souriait encore. C’est cela que je retiens de lui : l’image d’un homme qui envoyait les plus beaux sourires du monde. Des sourires qui disaient tellement de choses ! Des sourires dévastateurs auxquels on ne pouvait résister.

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Je ne sais pas s’il était serein face à la mort, mais il était intimement convaincu qu’il allait retrouver tous nos copains là-haut. C’est formidable qu’on lui rende un hommage national aux Invalides , mais sa vraie place est au Panthéon. Parce qu’il a fait tellement de bien aux Français, il nous a fait rire, il nous a bouleversés, il nous a sortis des emmerdes. On lui doit beaucoup, on lui doit au moins ça. » 

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