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Rythmes scolaires : Benoît Hamon promet une soupape pédagogique

Un nouveau texte sera publié dans les dix jours. Les syndicats d’enseignants, malgré leur diversité, accueillent bien la nouvelle.

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Benoît Hamon.

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 17 avr. 2014 à 09:42

Benoît Hamon rouvre le dossier des rythmes scolaires en espérant le clore définitivement, après des élections municipales qui ont redonné de la voix aux opposants et aux déçus de la réforme. Le ministre de l’Education a annoncé ce jeudi, dans une interview aux journaux du groupe Ebra, la publication d’un nouveau texte « sous une dizaine de jours ». Après Manuel Valls qui, dans sa déclaration de politique générale, avait parlé d’une « bonne réforme » tout en faisant allusion aux « remarques de bonne foi » des élus, Benoît Hamon « tend la main aux maires ». Très politique, le nouveau ministre parle d’« assouplissement significatif » et d’un décret Peillon « trop strict ».« Je ne m’interdis rien, ajoute-t-il. Il y a deux temps dans une réforme : celui du texte, de l’abstraction » – son prédécesseur appréciera –, « puis celui de la réalité ». « Ce second temps me revient. »

« Ni report, ni retrait, ni libre choix » des communes

Benoît Hamon veille aussi à ne pas fâcher les défenseurs de la réforme Peillon. « Non », ce décret-là n’est pas caduc, assure-t-il. Le nouveau texte n’interviendra qu’« en complément » de l’existant. « Le principe des neuf demi-journées sera maintenu. » Il n’y aura « ni report, ni retrait, ni libre choix » des communes, rappelle son entourage.

Au-delà des mots, qu’adviendra-t-il de la réforme ? Le ministre veut « tenir compte des expérimentations de qualité qui poursuivent l’objectif de la réforme mais peinaient à s’inscrire dans le cadre du décret de janvier ». Ses proches évoquent les cas d’Epinal, de Munster ou de tel village de montagne qui a besoin de tout le mercredi – et donc d’un aménagement horaire – pour continuer à pouvoir emmener les élèves au ski.

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Outre le décret, une circulaire devrait en fait laisser la main aux recteurs et aux directeurs académiques pour décider, localement, des entorses possibles au décret Peillon. L’assouplissement ne vaudra-t-il que pour quelques cas particuliers ? « Tous les projets pédagogiques innovants et les expérimentations de qualité des écoles et des mairies seront pris en compte au cas par cas », rétorque-t-on au cabinet du ministre. Sauf que, pour appliquer la réforme en septembre, le temps presse. On voit mal comment, par exemple, un maire nouvellement élu pourrait mettre sur pied un nouveau projet et l’appliquer dès la rentrée.

« 2014, une année de transition pour discuter ? »

« Il faut remettre l’ouvrage sur le métier partout où cela est nécessaire pour reformuler des propositions qui doivent passer par les conseils d’école », insiste Sébastien Sihr, le secrétaire général du SNUipp-FSU, le principal syndicat du primaire. Quitte à faire déraper l’application de la réforme en septembre ? « 2014 pourrait être une année de transition pour discuter », se limite à indiquer le SNUipp.

Chaque syndicat croit voir ses positions confortées. Comme le SE-Unsa, qui se dit « plutôt favorable » aux propositions, car « des initiatives intelligentes étaient bridées par le cadre strict du décret ».« L’expérimentation est une soupape politique et pédagogique », poursuit Christian Chevalier. Frédéric Sève, du SGEN-CFDT, voit dans les futures mesures « un moyen de repêcher des projets existants qui avaient été retoqués pour des questions juridiques ». Le SGEN-CFDT, qui « craignait de nouveaux reports », se dit « rassuré ». Même FO, qui réclamait le retrait du décret Peillon, parle d’une « bonne nouvelle ». Hubert Raguin, son représentant, met néanmoins en garde : « Une fausse discussion, terminée avant de s’ouvrir, serait dramatique. »

Après l’annonce, la réalité risque de faire des déçus, sauf à remettre en cause la réforme Peillon. Sans compter les maires qui, plutôt que des expérimentations, attendaient des moyens financiers pérennes. Or, ce ne sont pas les 11 milliards de baisse des dotations aux collectivités locales qui permettront de refermer le dossier des rythmes avec les maires...

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