Seuls 10 % de la génération Z préfèrent le cinéma aux autres loisirs

Boudées par les moins de 25 ans, les salles obscures ne font pas le poids face aux jeux vidéo et au piratage de films. 

La toile du samedi soir est-elle en train de vivre ses dernières heures ? Alors que le monde sort lentement des confinements à répétition et que les salles obscures mettent le paquet pour attirer une clientèle habituée à presque deux années de streaming, une étude de Deloitte Insights montre que les usages des plus jeunes ont bien changé. 

Dans sa 15e édition des Digital Trends, le cabinet d’audit indique que le cinéma se classe au cinquième et dernier rang des préférences de la Génération Z en termes de divertissement. Seuls 10 % d’entre eux estiment qu’aller voir un film dans une salle constitue leur activité préférée, loin derrière la pratique du jeu vidéo qui fait l’unanimité pour 26 % des personnes interrogées. Devant les salles obscures, on retrouve aussi l’écoute de la musique (14 %), aller sur internet (12 %) et interagir sur les réseaux sociaux (11 %).

Trop cher pour les jeunes

Ce n’est pas la première fois que l’on évoque ce désamour des moins de 25 ans pour le cinoche. En 2019 déjà, un article de Télérama tentait d’expliquer pourquoi les plus jeunes désertaient les multiplexes. Parmi les raisons évidentes, on retrouvait bien sûr le prix du billet trop élevé et la multiplication des offres des plateformes de streaming. 

Là où la donne a changé, c’est que ces fameuses plateformes de streaming sont bien souvent elles aussi productrices de films de cinéma. C’est notamment le cas de Disney qui a changé de stratégie pendant la pandémie. Pour faire face aux pertes liées à l’exploitation de ses films au cinéma, l’entreprise a tout misé sur ses plateformes de streaming (Disney+, mais aussi Hulu et ESPN+) qui lui rapportaient déjà plus de 3 milliards de dollars au dernier trimestre de 2020.

Le grand retour du piratage

À présent que les salles sont rouvertes, la compagnie aimerait bien attirer de nouveau un public jeune. Pour cela, la marque a décidé d’exploiter Shang-Chi, son prochain blockbuster Marvel, pendant 45 jours en salle avant de le mettre à disposition des internautes sur Disney+. La raison invoquée ? Limiter les dégâts du piratage, une pratique qui a de nouveau la cote depuis 2019. 

Récemment, les films comme The Suicide SquadGodzilla vs KongJungle Cruise et Black Widow ont connu un gigantesque succès… sur Pirate Bay, le célèbre site de partage de fichiers en peer-to-peer. Dans un article du Wall Street Journal qui analyse le phénomène, on comprend que ces films sont très rapidement piratés une fois mis en ligne sur les plateformes de streaming. Placés entre le marteau et l’enclume, les studios vont donc devoir redoubler d’efforts pour attirer de nouveau la GenZ fauchée dans les salles obscures. 

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.
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