L'imam de Toulouse, poursuivi pour incitation à la haine raciale, relaxé
L'imam du quartier Empalot à Toulouse, Mohamed Tataï, qui était poursuivi pour incitation à la haine raciale contre les Juifs suite à un prêche donné en décembre 2017, a été relaxé ce mardi 14 septembre.
En juin dernier, le parquet avait pourtant requis six mois de prison avec sursis contre Mohamed Tataï, imam de la Grande Mosquée de Toulouse à Empalot. La décision du tribunal correctionnel est tombée ce mardi 14 septembre : l'homme de 58 ans est relaxé.
Il était accusé d'avoir tenu des propos antisémites lors d'un prêche en décembre 2017. Dans une vidéo largement relayée et controversée, Mohamed Tataï citait un hadith dans lequel les musulmans étaient appelés à tuer les juifs.
Pas de provocation dans le prêche
Le tribunal estime qu'il y a eu de l'imprudence, dans le contexte - on était quelques jours après que les États-Unis aient reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël en y transférant son ambassade -mais pas de provocation dans le prêche.
Un signal fort envoyé aux islamistes intégristes
Le président de l'Observatoire de lutte contre l'islamophobie veut voir dans cette relaxe un signal fort envoyé aux islamistes intégristes. Abdallah Zekri, qui est aussi délégué général de la Mosquée de Paris pour le sud-ouest, dit que "c'est un coup de pied aux islamistes intégristes qui attendaient que l'imam Tataï soit condamné afin de dire regardez comment on traite un immam modéré."
Et d'ajouter que "l'imam Tataï a toujours entretenu de bonnes relations avec la communauté juive et la communauté catholique" et que "dans toutes les religions, il y a des textes de violence mais ça ne veut pas dire qu'on les approuve".
Parties civiles déboutées
Six associations s'étaient constituées parties civiles : le CRIF, la LICRA, l'association cultuelle israélite de Toulouse, le bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, l'association Ben Gourion et l'association des avocats sans frontières. Elles ont été déboutées.
Le président du CRIF de Toulouse Midi-Pyrénées Franck Touboul ne comprend pas cette relaxe. Il fait un parallèle avec l'absence de poursuite dans l'affaire Sarah Halimi : "Je respecte les décisions de justice même quand je ne les comprends pas. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que même quand on tue un Juif, on n'est pas condamné si jamais on est considéré comme fou. Et dire devant plusieurs milliers de personnes dans une mosquée qu'il faut tuer les Juifs en se réfugiant derrière un texte qui a 500 ou 800 ans évite toute condamnation, chacun jugera et chacun appréciera de la qualité de la décision du tribunal".
Le parquet et les parties civiles ont 10 jours pour faire appel.
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