France - Condamné pour avoir randonné nu, une bouteille entre les fesses

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FranceCondamné pour avoir randonné nu, une bouteille entre les fesses

Adepte de la «randonue», un homme surpris dans cette activité par une mère et ses deux enfants a écopé d’une peine avec sursis. C’était un récidiviste.

Michel Pralong
par
Michel Pralong
La «randonue», donc le fait de randonner nu, est une pratique pénalement répréhensible en France.

La «randonue», donc le fait de randonner nu, est une pratique pénalement répréhensible en France.

Getty Images/iStockphoto

C’est habillé que cet homme de 59 ans s’est présenté vendredi 10 septembre devant le tribunal de Pierrefonds, dans l’Oise (F). Mais pour faire de la randonnée, il préfère être nu. Et c’est cette activité qui lui a valu de se retrouver là.

Le 5 août dernier, monsieur pratiquait donc ce qu’on appelle la «randonue» le long d’une piste cyclable, dans les bois. Il est 22 h 45, mais il croise tout de même une mère de famille accompagnée de ses deux adolescents mineurs. La police est alertée et arrive rapidement sur place où l’homme, qui a regagné sa voiture, tente de se rhabiller au plus vite, raconte «Oise Hebdo» qui a assisté au procès. L’individu est vêtu «d’un tour de taille en tissu, avec des chaînes qui pendent à ses parties génitales», indiquent les gendarmes. Et il conteste tout exhibitionnisme, ce qu’il continuera à faire lors du procès.

Cela renforce ses défenses immunitaires

«Je fais de la «randonue» depuis des années, a-t-il expliqué vendredi. C’est une activité sportive qui renforce mes défenses immunitaires. Je la pratique le soir, en forêt, et toujours à l’abri des regards. Je n’irai jamais marcher nu dans les milieux urbains. Je suis très prudent». Mais en se calant une bouteille d’eau entre les fesses, comme l’avaient remarqué les deux ados, n’a-t-il pas poussé le bouchon un peu loin? «Ça m’évite de l’avoir à la main. Mais je reconnais que c’est une manière originale de la porter», dit-il.

L’homme, qui a déjà été condamné deux fois pour exhibitionnisme, tente de minimiser les faits. «Si je peux me permettre, je dirais que le terme d’exhibition est un peu trop large. Quand je me promène, je suis nu, c’est vrai; mais je me cache le plus vite possible dès que je croise des gens». Ce que son avocate appuie: «Ce soir-là, il était plus de 22 heures et il n’y avait personne sur cette piste cyclable». Et d’ajouter que s’il avait vraiment souhaité être vu, son client serait allé se promener dans un endroit beaucoup plus fréquenté.

Risques de récidive

Mais la procureure ne l’entend pas de cette oreille: «Le fait d’imposer sa vue et sa nudité au public fait partie de l’infraction d’exhibitionnisme. La «randonue» n’est pas une activité sportive reconnue comme telle et elle est pénalement répréhensible. L’accusé ne le comprend pas et je suis inquiète pour lui. Son mécanisme psychologique nous indique qu’il existe aujourd’hui un risque de réitération sérieux».

Son avocate a fait une dernière tentative: «Dans ce dossier, vous n’avez que des fesses qui sont apparues, et non le sexe de mon client. Est-ce que les fesses sont une partie sexuelle? C’est la question que je vous pose aujourd’hui». Mais l’homme a tout de même été condamné à 6 mois de prison avec sursis probatoire d’une durée de 2 ans avec obligation de suivre des soins psychologiques.

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