Pays de Montbéliard Elle refuse une relation sexuelle à son mari, il la tabasse

Dix jours d’arrêt de travail pour la dame après avoir essuyé la fureur de son époux, ses jets de briquet et de verre d’eau au visage mais aussi les menaces avec un tournevis et les insultes.
Sam BONJEAN - 17 sept. 2021 à 07:00 - Temps de lecture :
Après la chambre et la buanderie et avant la salle de bains, c’est dans le salon que l’épouse a été violentée, recevant notamment un briquet en pleine tête.  Photo d’illustration ER /Lionel Vadam
Après la chambre et la buanderie et avant la salle de bains, c’est dans le salon que l’épouse a été violentée, recevant notamment un briquet en pleine tête.  Photo d’illustration ER /Lionel Vadam

Musicien handicapé. C’est ainsi qu’il se présente. En revanche, côté libido, tout semble fonctionner pour le mieux chez monsieur. Après avoir sollicité madame dès potron-minet, ce 12 septembre, et obtenu ce qu’il désirait, le mari a très envie de remettre ça peu avant midi. Depuis le lit où il se trouve toujours, il envoie un SMS à son épouse pour qu’elle le rejoigne fissa. Elle arrive dans la chambre mais précise qu’elle n’a pas très envie. Un refus qui déclenche la fureur.

Le verre d’eau à la tête ? « Je voulais juste lui laver le visage »

Cet homme de 43 ans couvre sa femme d’insultes. Madame quitte les lieux pour aller faire sa lessive. Il la poursuit, attrape un tournevis avec lequel il menace de la « crever », il lui balance une corbeille à linge dans les jambes. Et ce n’est pas fini ! Direction le salon où il prend un briquet et le lui lance au visage. « Maman, tu saignes », fait alors remarquer la fille du couple. Quand la victime part se réfugier dans la salle de bains pour nettoyer la plaie, elle a encore son bourreau à ses basques. Il finit par lui jeter un verre d’eau en pleine tête. « Non, je voulais juste lui laver le visage », croit-il utile de préciser. La remarque semble agacer le tribunal. D’autant que le quadragénaire n’en est pas à son coup d’essai. Il est en état de récidive pour avoir été condamné en janvier 2019. La peine, à l’époque, englobait un stage de sensibilisation aux violences conjugales.

Le petit garçon : « Papa frappe maman »

Stage qui n’a manifestement pas été d’une grande efficacité. « Si, mais elle me provoque. Je voulais la quitter mais elle a insisté pour que je revienne », dit-il encore. Devant les policiers, leur petit garçon dit : « Papa frappe maman » ou encore « il est méchant quand il est en colère ». Un climat de violences habituelles semble flotter dans cette famille. L’épouse parle de menaces récurrentes avec un couteau. « Oui mais je ne l’ai jamais poignardée », nuance le mari.

Sur son fauteuil, le procureur Morelle bout. « Quel exemple donnez-vous à votre fils ! Comment pensez-vous qu’il se comportera avec les femmes plus tard ? » Le prévenu baisse la tête. « Il faut qu’on divorce », répond-il. Le procureur reprend la main : « Il y a trop de dossiers de ce genre, en France, qui se terminent mal ». Devant ce constat et devant ce cas particulier, le représentant du ministère public requiert 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. À la défense, M e Muller préconise un aménagement de la peine sous forme de bracelet électronique, avec une domiciliation de son client chez l’un de ses grands fils, issu d’un autre lit. Le tribunal a retenu l’option du procureur. À la lettre !