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Cher : les arboriculteurs veulent pouvoir embaucher des demandeurs d'asile

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Les arboriculteurs manquent plus que jamais de main d'œuvre. Dans le Cher, on compte 500 hectares de pommiers. Les arboriculteurs n'ont réussi à recruter que 600 cueilleurs sur les 800 à 1.000 qui auraient été nécessaires.

La cueillette de pommes manque de bras dans le Cher La cueillette de pommes manque de bras dans le Cher
La cueillette de pommes manque de bras dans le Cher © Radio France - Michel Benoit

La pénurie de main d'œuvre n'est pas nouvelle, mais elle est encore plus marquée cette année chez les arboriculteurs du Cher. La filière en appelle donc aux pouvoirs publics pour qu'ils se mobilisent à leurs côtés. Ils souhaiteraient notamment pouvoir embaucher les étrangers en attente de régularisation, qui ne demandent pas mieux que de travailler.

Jean-Louis Rivière, arboriculteur à Pigny (Cher)
Jean-Louis Rivière, arboriculteur à Pigny (Cher) © Radio France - Michel Benoit

Jean-Louis Rivière gère avec ses fils 75 hectares de pommiers à Pigny, près de Bourges. Il a commencé la cueillette le 6 septembre avec seulement 38 saisonniers sur la centaine qu'il recherchait : "On est monté à 75 inscriptions. Le jour de l'embauche, il n'y en avait que 38 présents ! A côté de nous, c'est un verger qui aurait dû être cueilli depuis le 6 septembre. C'est des fruits qui évoluent, qui éclatent et qui seront non commercialisables. On aura de la perte parce qu'on manque de monde. Il faut qu'on réfléchisse à des nouveaux dispositifs de recrutement. On pourrait aussi embaucher des étrangers y compris hors union européenne qui ne demandent pas mieux que de travailler. Ils sont courageux et on n'a pas le droit de faire appel à eux. On ne comprend pas non plus pourquoi on ne trouve pas de personnel alors qu'on compte 10.000 personnes au RSA dans notre département."

Pascal Clavier, président de la section arboriculture à la FNSEA du Cher, aux côtés du député François Cormier-Bouligeon
Pascal Clavier, président de la section arboriculture à la FNSEA du Cher, aux côtés du député François Cormier-Bouligeon © Radio France - Michel Benoit

C'est un travail physique, payé sur la base du smic donc peu attractif, mais pour Pascal Clavier, de la section arboriculture à la FNSEA du Cher, il est impossible de payer plus : "C'est simplement irréaliste. Certains font de la démagogie mais nous, on est sur un marché national et mondial. Il y a un prix de marchandise et je ne pense pas que nos acheteurs seraient prêts à payer deux fois plus cher !" 

Quand une pomme est mure, il faut la cueillir dans les 8 à 10 jours
Quand une pomme est mure, il faut la cueillir dans les 8 à 10 jours © Radio France - Michel Benoit

Une table ronde sera organisée en préfecture pour étudier entre autres solutions la possibilité de mettre en place une boucle saisonnière qui garantirait des périodes de travail à l'année pour les saisonniers : "L'idée ce serait d'embaucher les saisonniers pour les pommes" décrit Béatrice Damade, vice présidente de la communauté de communes Terres du Haut Berry. "Ensuite pendant l'hiver, ils pourraient aller travailler dans les laiteries, et au retour des beaux jours dans le tourisme, les campings et la restauration."

Béatrice Damade, vice-présidente de la communauté de communes Terres du Haut Berry
Béatrice Damade, vice-présidente de la communauté de communes Terres du Haut Berry © Radio France - Michel Benoit

Une boucle saisonnière qui semble porter ses fruits, dans le Loir-et-Cher.

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