Smic et chômage : l'erreur d'appréciation de Gattaz
DETECTEUR DE MENSONGES - En proposant mardi un "Smic jeunes", Pierre Gattaz s'est attiré les foudres de toute la classe politique. Selon le président du Medef, le haut niveau du Smic français contribue à nourrir la hausse du chômage. Une affirmation péremptoire qui n'est pas vraiment étayée par les organismes économiques.

Manuel Valls l'a affirmé, répété, martelé plusieurs fois mercredi : le gouvernement ne touchera pas au Smic . Le Premier ministre a ainsi directement répondu à la proposition faite mardi par Pierre Gattaz. Le président du Medef a en effet proposé la création d'un salaire "transitoire" inférieur au salaire minimum, une sorte de "Smic jeunes". L'idée a aussitôt fait l'unanimité contre elle. Syndicats, politiques de gauche comme de droite, acteurs économiques et même patrons l'ont critiqué.
Seuls quelques économistes libéraux ont validé un tel principe qu'avait aussi défendu, début avril, Pascal Lamy. Ce dernier, ancien directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et proche de François Hollande, avait proposé de créer des "petits boulots payés moins que le Smic", sur le modèle des "mini-jobs" mis en place en Allemagne dans les années 2000. Hasard du calendrier, trois économistes plutôt libéraux, Philippe Aghion, Gilbert Cette et Elie Cohen, étaient reçus à l'Elysée mardi midi. Et dans un essai qu'ils publient ces jours-ci, ils se positionnent sur une ligne pas si éloignée de celle de Pierre Gattaz et Pascal Lamy. "Le Smic se retourne contre ceux qu'il est censé protéger", écrivent-ils ainsi.
L'allègement des charges plus efficace?
Peuvent-ils avoir raison? Pour rappel, la France offre un salaire minimum de 9,53 euros de l'heure, soit 1.445,38 euros brut mensuel. Le taux de chômage est, lui, à 10,1%. Pour les moins de 25 ans, ce taux atteint même les 24%. Jusqu'à aujourd'hui, les gouvernements successifs ont préféré faire baisser les charges patronales afin d'encourager à l'embauche - c'est d'ailleurs encore le cas dans le cadre du pacte de responsabilité. En effet, les entreprises doivent non seulement payé 9,53 euros de l'heure mais aussi les charges qui vont avec.
Or, selon une étude de l'OFCE datant de 2012, jouer sur le levier des charges créé davantage d'emplois au niveau du Smic. Ainsi, une hausse de 1% du salaire minimum peut certes détruire plus de 10.000 emplois, un allègement équivalent des charges permettrait d'en créer 12.200.
Reste qu'une telle politique coûte cher. En moyenne et selon l'OFCE , l'Etat français débourse 27 milliards d'euros par an - avant les annonces autour du pacte de responsabilité. Mais supprimer ces mesures d'exonérations peut avoir un effet encore plus destructeur : entre 200.000 et un million d'emplois dépendraient des allègements de charges accordés par l'Etat.
Sans le Smic, une pauvreté en forte hausse
Baisser le Smic aurait d'autres désavantages. En Allemagne, le système des "mini-jobs" a provoqué une forte paupérisation de la tranche d'âge des 20-35 ans. Certes, le taux de chômage outre-Rhin a baissé de 5,5 points, mais 2,5 millions de personnes touchent moins de 5 euros par heure. La nouvelle grande coalition d'Angela Merkel est d'ailleurs en train de créer un salaire minimum sur le modèle français.
Certains économistes libéraux appellent toutefois à sortir de la comparaison permanente avec notre voisin allemand. Avec la crise de l'explosion des dettes publiques au sein de la zone euro, qui a démarré fin 2009 à Athènes, plusieurs pays ont décidé de baisser le niveau de leur Smic. Cela a été le cas en Grèce au Portugal et en Espagne. Mais dans ces pays où la croissance économique est tirée par la consommation, baisser le Smic a provoqué un effet pervers : un salaire minimum plus bas a eu pour conséquence logique une baisse mécanique du pouvoir d'achat… et donc de la consommation. Ce qui n'est pas vraiment l'objectif du gouvernement Valls aujourd'hui.
Source: leJDD.fr

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