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Pourquoi c'est important Particules fines, ozone, dioxyde d'azote : l'OMS fixe des critères plus stricts sur la qualité de l'air

Pour la première fois depuis 2005, l'Organisation mondiale de la santé a mis à jour ses seuils de recommandation concernant les principaux polluants de l'air qui font près de 7 millions de morts prématurés par an dans le monde. Explications.
Maëlle LE DRU avec AFP - 23 sept. 2021 à 07:02 - Temps de lecture :
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Paris lors d'un pic de pollution en 2016. La métropole ne respecte toujours pas les seuils réglementaires de pollution. Photo archives Bertrand GUAY/AFP
Paris lors d'un pic de pollution en 2016. La métropole ne respecte toujours pas les seuils réglementaires de pollution. Photo archives Bertrand GUAY/AFP

Pour la première fois depuis 2005, mercredi, l'Organisation mondiale de la santé a abaissé ses seuils de recommandation concernant les principaux polluants de l'air qui font près de 7 millions de morts prématurés par an dans le monde. En France, c'est plus de 40 000 décès avant l'heure qui sont imputés aux particules fines.

L'OMS a notamment revu à la baisse ses seuils concernant les particules en suspension (PM10 et PM2,5), l’ozone, le dioxyde d’azote et le monoxyde de carbone. En revanche, pour le dioxyde de souffre, le seuil est rehaussé. Ainsi, l'OMS a réduit de moitié notamment le seuil de référence pour les PM2,5 qui sont les particules fines qui s'infiltrent le plus profondément dans les poumons après les PM1.

Le dépassement de ces nouveaux seuils est associé à des risques importants pour la santé, précise l'OMS, tandis que le respect de ces seuils peut sauver des millions de vies. Si ces nouvelles valeurs guides étaient respectées, près de 80 % des décès liés aux particules fines PM2.5 pourraient être évités.

Source OMS
Source OMS

Une pollution dévastatrice pour la santé humaine

Ces particules peuvent pénétrer profondément dans les poumons (tout comme les PM10), mais aussi dans la circulation sanguine. Les particules fines proviennent essentiellement de la combustion de carburant dans différents secteurs, notamment les transports, l’énergie et l’industrie et l’agriculture.

La pollution atmosphérique affecte toutes les parties du corps

"De nouvelles données ont montré à quel point la pollution atmosphérique affecte toutes les parties du corps - du cerveau au bébé en pleine croissance dans le ventre de sa mère, et ce à des concentrations encore plus faibles que celles observées précédemment", a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse.

Chez l’enfant, la pollution atmosphérique pourrait entraver le développement des poumons, provoquer des infections respiratoires et aggraver l’asthme. Chez l’adulte, les cardiopathies ischémiques et les accidents vasculaires cérébraux sont les causes les plus courantes de décès prématurés attribuables à la pollution de l’air extérieur. On parle aussi d'une augmentation du risque de développer un cancer du sein.

Avec le changement climatique, la pollution de l’air est, selon l’OMS, l’une des principales menaces environnementales pour la santé. De nouvelles données, indique l’OMS, montrent que la pollution de l’air extérieur peut aussi être à l’origine du diabète et de maladies neurodégénératives. Sans compter qu'elle aggraverait également les cas de contamination au Covid-19.

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90 % de la population mondiale menacée

Malgré tout, en 2019, plus de 90 % de la population mondiale vivait dans des régions où les concentrations dépassaient les seuils de référence fixés par l’OMS en 2005 concernant l’exposition prolongée aux particules fines PM2,5 (diamètre est inférieur à 2,5 micromètres). L’OMS a d’ailleurs réduit de moitié leur seuil de référence.

Juridiquement, ces seuils ne sont pas contraignants, au grand dam des défenseurs de la qualité de l'air. Mais ils donnent un indicateur fort de ce vers quoi il faut tendre et les pays qui dépassent les seuils de l'OMS sont systématiquement montrés du doigt. Ils servent aussi de guide pour les associations et les militants.

"Ces préconisations de l’OMS viennent rappeler l’importance pour notre santé d’une meilleure qualité de l’air et des interactions air/climat/santé et appelle à revoir les objectifs pour l’atteindre", précise Atmo France mercredi dans un communiqué, fédérateur de tous les observateurs régionaux de la qualité de l'air en France.

Les pays pauvres en première ligne

"La pollution de l’air est une menace pour la santé dans tous les pays, mais elle frappe surtout les population des pays à revenu faible ou intermédiaire", a ajouté le Dr Tedros, alors que les pays défavorisés sont confrontés à des niveaux croissants de pollution atmosphérique, dopée par une urbanisation à grande échelle et un développement économique qui repose surtout sur l’utilisation de combustibles fossiles.

En 2019, c’est dans la région de l’Asie du Sud-Est et dans la région de la Méditerranée orientale que les concentrations annuelles de PM2,5 pondérées en fonction du nombre d’habitants étaient les plus élevées.

Un grand rapport sur la qualité de l'air dans le monde sera présenté prochainement à la COP26 de Glasgow.

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