L’entreprise Office dépôt France liquidée, les 963 salariés licenciés

Office dépôt, entreprise spécialisée dans les fournitures de bureau, a été liquidée mardi 28 septembre, rapporte « Libération ».

Par (avec AFP)

Temps de lecture : 3 min

L’entreprise Office dépôt France n’est plus. Selon les informations de Libération, la société spécialiste de la production de fournitures de bureau a été liquidée par le tribunal de commerce de Lille, mardi 28 septembre. Les 963 salariés ont été licenciés. Une décision qui, observe le journal, n’a pas étonné les employés. « Je ne suis pas surpris, confie au média Sébastien Fournier, délégué Unsa de l’entreprise. L’audience a duré quinze minutes, le document était même déjà écrit. »

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Toutefois, l’heure est à la colère chez les employés, qui ont le sentiment que leur situation a été éludée. « Le président n’a même pas fait l’effort de sortir trois minutes et ils ont prononcé la liquidation sur le siège, juste après nous avoir écoutés, estime leur avocate, auprès de Libération. Il y a des jours où on se demande pourquoi on fait ce travail. »

L’entreprise partiellement rachetée par Alkor

L’entreprise avait en partie été rachetée par le groupe Alkor. Dans le détail, observe le site d’information, les employés qui exerçaient des fonctions supports à Senlis (Oise) et Villepinte (Seine-Saint-Denis), ainsi que tous ceux qui avaient la charge de la logistique dans le Loiret et les Bouches-du-Rhône, ont été évincés. Il en va de même pour les commerciaux et transporteurs.

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Pour épauler les 963 salariés qui ont perdu leur emploi, une association a vu le jour, indique le quotidien. Mais si « certains ont déjà rebondi », selon les termes utilisés par Sébastien Fournier, beaucoup sont amers. « En l’espace de quatre mois, il n’y a plus de boîte, regrette le délégué Unsa auprès de Libération. Je m’étais préparé, mais ça fait mal au cœur. »

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Un « énorme gâchis »

En juillet, la Cour d'appel du Nord avait jugé « irrecevable » le recours déposé par le comité social et économique (CSE) central du spécialiste des fournitures de bureau et deux représentants du personnel, qui attaquait la reprise par Alkor, décidée par le tribunal de commerce de Lille, en nullité pour « excès de pouvoir ». Alkor s'était engagée à reprendre 50 magasins et 460 salariés - sur 1 483 - au sein de la branche « retail » et à proposer 370 postes supplémentaires via une bourse à l'emploi avec priorité d'embauche sur deux ans.

Mais, le même mois, les 963 salariés d'Office Depot avaient reçu une notification de licenciement. « C'est la fin d'une aventure. La boite a été pliée en quatre mois », a réagi auprès de l'Agence France-Presse un salarié maintenu et qui a requis l'anonymat. Il évoque « le sentiment d'un énorme gâchis avec 1 000 personnes sur le carreau » dont « la plupart avaient un vrai savoir-faire en France ».

Les anciens salariés dénoncent la responsabilité du très critiqué fonds d'investissement allemand Aurelius, qui avait racheté Office Depot France en janvier 2017, et sa gestion « calamiteuse » ayant « saboté la trésorerie » de l'entreprise. « Nous avions alerté le gouvernement dès 2019 qui n'a jamais agi », a affirmé auprès de l'Agence France-Presse Maître Céline Pares, avocate du comité social et économique. « Nous entamerons dès janvier 2022 une action auprès du tribunal judiciaire en responsabilité délictuelle pour faire reconnaitre la responsabilité d'Aurelius dans la déconfiture d'Office Depot France. » Contactée par l’Agence France-Presse, la direction n'a pas souhaité s'exprimer.

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Commentaires (11)

  • sigeos

    Un canard boîteux sans envergure...

  • guy bernard

    Lorsqu'une entreprise ferme, c'est que la poursuite de l'exploitation est impossible, que les tentatives de reprises ont été vaines et la premiere conséquence est que les investisseurs s'assoient sur leurs investissements.
    C'est une situation où tout le monde perd et il faut en etre conscients.
    Par contre, l'avocate a porté de graves accusations sur la gestion qui est aussi mise en cause par les actionnaires et donc l'affaire ne devrait pas en rester là.

  • Section 317

    Car normalement un fond d’investissement est là pour soutenir financièrement une entreprise durant une période déterminée. On sait que ce ne sont pas des fonds philanthropiques, mais dans cette histoire on sent tout de même comme un arrière goût de prédation. Ce fond d’investissement Aurelius pourrait être le titre d’une bande dessinée de Black & Mortimer, tant le mystère de ce nom sonne comme un complot ! Il aurait été utile qu’un journaliste du point pousse l’enquête un peu plus loin.