L'enquête qui choque: un quart des seniors victime de maltraitance
Amnesty International dévoile les résultats d’une enquête sur la maltraitance liée à l’âge.
- Publié le 29-09-2021 à 07h17
- Mis à jour le 08-10-2021 à 16h28
À l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées qui aura lieu le 1er octobre, Amnesty International dévoile les résultats d’un sondage réalisé par IPSOS sur les discriminations dont sont victimes les personnes de plus de 55 ans en raison de leur âge. Il en ressort que l’âge est un des principaux motifs de discrimination chez ces personnes, devant les compétences numériques, les croyances religieuses, la langue, le sexe, le handicap, l’origine ethnique, la couleur de la peau, la situation professionnelle et l’orientation sexuelle.
On y apprend qu’une personne sur quatre de plus de 55 ans est victime de maltraitance, que sept sur dix ont victimes de préjugés liés à leur âge et que près d’une personne sur quatre estime être traitée différemment au travail après 55 ans.
Plus grave encore, ces discriminations vont souvent de pair avec des faits de maltraitance. Ceux-ci sont principalement d’ordre psychologique (agressions verbales, dévalorisation, humiliation, abus d’autorité, harcèlement, isolement, menaces, chantage, etc.) mais aussi physique (coups, soins inappropriés, contention physique, abus sexuels, etc.) ainsi que de la négligence, ou concernent des abus civils et financiers (exploitation, utilisation illégale de ressources, procuration abusive, privation de l’exercice des droits physiques, limitation des contacts sociaux, etc.).
En lien direct avec les maltraitances et la discrimination subies par les personnes de plus de 55 ans, les stéréotypes et préjugés sur l’âge sont bien présents. Parallèlement, 37 % des personnes sondées considèrent que leur opinion est devenue moins importante, 29 % d’entre elles ne se sentent plus respectées comme avant et 17 % estiment ne pas être prises au sérieux en raison de leur âge.
"Des sentiments de dévalorisation, de déclassement, de ne plus avoir droit à la parole, d'être évité, etc., ont régulièrement été relevés dans les entretiens menés dans le cadre du sondage. Plus d'une personne sur quatre de plus de 75 ans ne se sent pas intégrée dans la société contre 14 % des 55/64 ans. Parallèlement, une personne sondée sur deux pense que les opinions et les besoins des aînés ne sont pas reflétés de manière adéquate dans les politiques publiques", commente Philippe Hensman, directeur de la section belge francophone d'Amnesty International.
Une faible maîtrise des nouvelles technologies par les plus de 55 ans constitue un autre préjugé répandu. Un répondant sur deux se sent ainsi victime du regard négatif de la société à cet égard.
La diminution des capacités physiques et la perte plus ou moins importante de mobilité constituent également des préjugés et stéréotypes.
"Tous les aînés ne sont pas concernés par la perte de mobilité et la majorité d'entre eux sont en bonne santé physique. Estimer que tous les aînés appréhendent la diminution des capacités physiques de la même manière, c'est faire une généralisation qui peut exclure à tort de nombreuses personnes", déplore Philippe Hensmans.
Malgré cela, les sondés ont témoigné d'une vision positive d'eux-mêmes. 89 % se sentent jeunes d'esprit et 87 % disent se sentir bien dans leur peau. "En réalité, c'est le regard des autres qui est négatif. 31 % des répondants ne se sentent pas vieux mais considèrent que c'est le regard de la société qui leur donne ce sentiment. D'ailleurs, près de la moitié des répondants considèrent qu'ils ne sont pas représentés de manière positive dans les médias."