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Il droguait sa femme pour la livrer à des inconnus : 42 interpellations dans une affaire de viols
Vue de la ville de Mazan, dans le Vaucluse.
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Il droguait sa femme pour la livrer à des inconnus : 42 interpellations dans une affaire de viols

Récit

Par Antoine Causse

Publié le

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C'est une affaire de viols aux ramifications vertigineuses. À Mazan, près de Carpentras (Vaucluse), un retraité aurait drogué sa femme pour l’offrir, endormie, aux internautes. Au total, 42 violeurs présumés ont été interpellés en un an par l’antenne d’Avignon de la police judiciaire de Montpellier et l’enquête n’est pas terminée.

Ce samedi 12 septembre 2020, dans le magasin Leclerc, à Carpentras, dans le Vaucluse, les agents de sécurité surveillent un homme de 68 ans, grand et bedonnant, qui traîne dans les rayons, une petite sacoche au bras. Il erre dans les allées sans même regarder les produits. Les vigiles remarquent qu'il suit les femmes, surtout celles qui portent des jupes. Il les prend en chasse, jusqu’à ce qu’elles se penchent pour attraper un article. À cet instant, il dépose son sac à proximité de leurs jambes et s’empresse d’enclencher la fonction vidéo d’un vieil iPhone qu’il glisse à l’intérieur.

Les surveillants décident d’arrêter le pervers, discrètement, dans leur bureau et préviennent le commissariat de Carpentras. Placé en garde à vue, il explique qu’il était « simplement en train de réaliser un fantasme ».

Objet sexuel

Les policiers prennent l’affaire au sérieux. Et si le suspect, prénommé Dominique, n’en était pas à son coup d’essai ? Un expert psychiatrique le décrit comme un « déviant sexuel de type voyeuriste ». À son domicile, dans un lotissement calme du village provençal de Mazan, les policiers saisissent son matériel informatique : un ordinateur, deux téléphones portables, un caméscope, trois cartes mémoires, et un appareil photo. Ils ne le savent pas encore, mais ils ont entre les mains les premiers éléments d’une affaire de viols sans précédent. L'enquête va durer plus d’un an et mettre en cause une cinquantaine de personnes.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne